Le jeûne intermittent (également appelé jeûne séquentiel ou 16:8) est un atout de poids pour perdre quelques kilos et gagner en énergie. Explication sur ce mode d’alimentation, où l’on arrête de manger pendant 16h, chaque jour.
Le jeûne intermittent est un jeûne où l’on arrête de manger pendant 16 heures, tous les jours. Concrètement, cela signifie que tous les repas doivent être pris pendant une plage horaire de 8 heures. En général, cela équivaut à supprimer un repas, mais on peut ajouter une collation pour avoir trois prises alimentaires. Les 16 heures jeûnées permettent à l’organisme de se régénérer complètement. “Il est vraiment important de laisser au corps des pauses pour qu’il souffle et qu’il ait le temps de se réparer, explique le Dr Frédéric Saldmann, médecin nutritionniste, auteur de On n’est jamais mieux soigné que par soi-même (éd. Plon). C’est un processus naturel. Si l’on mange toute la journée, on perturbe le fonctionnement de l’organisme.”Simple, et efficace. Mais qu’est-ce que l’on peut en attendre ?
#1 On perd du poids sans contraintes
La perte de poids n’est pas nécessairement le premier enjeu du jeûne intermittent. Toutefois, s’il est bien conduit, le jeûne fait maigrir. À la réduction calorique (si l’on passe de trois repas à deux, sans augmenter les portions sur les deux repas restants, on diminue de fait les apports alimentaires totaux de la journée) s’ajoute une modification du métabolisme (qui s’installe à la 16e heure de jeûne), laquelle conduit à une perte de masse grasse : la lipolyse. Quand les réserves en sucre (glycogène) sont épuisées, l’organisme va transformer les graisses stockées dans les adipocytes (autrement dit, les réserves de graisse) en acides gras libres qui vont ensuite être convertis par le foie en énergie pour alimenter les muscles.
Autre intérêt du jeûne intermittent : ce n’est pas un régime. Il n’entraîne donc aucune frustration, n’oblige pas à compter les calories, permet de conserver une vie sociale identique et peut (doit) tout à fait s’inscrire comme une nouvelle façon de s’alimenter. Résultat ? On évite les effets yo-yo pervers des régimes et on perd simplement les kilos en excès, jusqu’à atteindre son poids de forme. “On perd du poids moins vite qu’en suivant un régime, indique le Dr Chauchard, biologiste et médecin du sport, auteur de Maigrir à vue d’œil (éd. Guy Trédaniel)mais les résultats sont plus durables.”
#2 On retrouve les sensations de faim et de satiété
Des chercheurs américains ont constaté, chez des souris qui étaient soumises à un jeûne de 18 heures, une baisse de la sécrétion de ghréline, l’hormone qui stimule l’appétit. “À la fin des 8 heures (créneau consacré aux repas), on se sent naturellement à satiété, constate le Dr Chauchard, et on a généralement faim après 16 heures de jeûne.” Un meilleur équilibre entre la sécrétion de ghréline et celle de leptine (hormone de la satiété) pourrait expliquer ce phénomène. En revanche, pour que cela fonctionne, il est préférable de manger à heures fixes. “Notre organisme aime la régularité, note de son côté JB Rives, caoch et auteur de Le fasting, la méthode de jeûne intermittent ultra efficace (éd. Thierry Souccar). On a tous des journées différentes, mais j’ai remarqué que ça aide de manger aux mêmes heures d’un jour à l’autre. Pour l’appétit et, surtout, pour éviter les grignotages.”

#3 On vieillit moins vite
“Chaque seconde, nous produisons 20 millions de cellules pour remplacer nos cellules usées ou mortes, indique le Dr Saldmann. Le risque “d’erreurs de copie” augmente avec l’âge, ce qui explique notamment que le risque de développer un cancer est plus grand quand on vieillit . On s’est aperçu qu’en pratiquant le jeûne séquentiel, on laisse au corps le temps de se réparer et lutter contre son obsolescence programmée, on lui permet donc de vieillir moins vite. Pour moi, le jeûne est une véritable cure de jouvence.” Nos ancêtres, d’ailleurs, ne mangeaient qu’une à deux fois par jour, notre rythme de repas actuel est finalement assez récent. De plus, le jeûne intermittent produit un effet détox en activant l’autophagie, un processus naturel de nettoyage de l’organisme par les globules blancs.
Enfin, en luttant contre l’inflammation générale de l’organisme (provoquée par la digestion), on booste ses défenses immunitaires, et on reste ainsi en meilleure santé plus longtemps. “J’ai l’habitude de dire que 30 % de calories en moins, c’est 20 % de vie de plus !”conclut le médecin nutritionniste.
#4 On gagne en énergie
On a souvent peur de manquer d’énergie si l’on mange moins, de se sentir fatigué. C’est tout l’inverse. “Je viens de finir une étude sur la vigilance au volant, raconte le Dr Saldmann. On a découvert que quand on prend la route avec un repas de 1000 kcal (pas un menu pantagruélique pourtant, une entrée, un steak avec des frites et un moelleux au chocolat), la somnolence est beaucoup plus forte après 30 minutes qu’avec un repas beaucoup plus léger, et le risque d’accident augmente. Notons que le pic de somnolence sur autoroute est entre 13 heures et 15 heures et correspond bien à la fatigue déclenchée par la digestion.” Le jeûne intermittent n’engendre pas de fatigue (bien au contraire), à condition bien sûr d’avoir une alimentation équilibrée et une hygiène de vie ad hoc.
# 5 On prévient le diabète de type 2
Une étude menée par l’université de Chicago aux États-Unis a montré que le jeûne intermittent était plus efficace dans la prévention du diabète de type 2 que la réduction calorique. “Quand on le pratique, on sollicite moins le pancréas, cette petite glande de moins de 100 g qui sécrète l’insuline, ce qui diminue les facteurs de risques de diabète gras de type 2”, insiste le Dr Saldmann. Une étude canadienne parue en 2017 montre en outre que le jeûne intermittent pourrait diminuer la prise d’insuline par les patients atteints de diabète de type 2.
Des contre-indications ?
Très peu. “Le jeûne peut être suivi par tous, sauf les enfants, les adolescents et les femmes enceintes, indique le Dr Saldmann, s’il n’y a pas de contre-indications du médecin traitant évidemment. On peut supprimer le repas que l’on souhaite, le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner. En arrêtant de dîner vers 21 heures, on déjeune le lendemain vers 13 heures, tout simplement.” On évite toutefois de se lancer pendant une période de grande fatigue ou de bouleversement physique ou émotionnel, et, a fortiori, si l’on est malade.
Et après 70 ans ?
Après 70 ans, il convient également de prendre un avis médical avant d’entamer un jeûne intermittent, en particulier en cas de maladie chronique (hépatique ou rénale), de cancer ou de diabète, sous peine de risquer une hypoglycémie grave sous insuline.
Source : https://www.topsante.com/minceur/regimes-minceur/autres-regimes/jeune-intermittent-bienfaits-641312
