Christine P. est française, elle a 60 ans, elle vit et travaille en Suisse. Nous l’avons rencontrée à la clinique de jeûne Buchinger-Wilhelmi, à Überlingen, en Allemagne, en bordure du lac de Constance. C’est la quatrième fois qu’elle vient jeûner dans cet établissement. Une pratique assez répandue en Allemagne, mais encore peu connue en France.

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Comment êtes-vous arrivée à suivre des cures de jeûne ?

La première fois que je suis venue, c’était en 2014. Je me souviens d’une page, dans le magazine ELLE, qui comparait des méthodes pour maigrir. Il y avait cette adresse, ici. L’article parlait du jeûne, ça m’a intriguée. Je suis venue avec l’objectif de perdre du poids et de comprendre ce qu’était le jeûne. J’ai réservé pour trois semaines.

Et vous avez trouvé quoi ?

Beaucoup plus qu’une méthode d’amaigrissement ! J’avais un peu peur de ce qui allait se passer. L’apprentissage du jeûne suppose d’être à l’écoute de son corps. Ici, chacun est hyper bien accompagné par son médecin, par les infirmières, les thérapeutes, et tous les autres jeûneurs qu’on rencontre. Il y a une ambiance extraordinaire. Françoise Wilhelmi, la directrice, était là. Elle apporte une dimension spirituelle supplémentaire.

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Christine, 60 ans, française installée en Suisse, est directrice des achats et de la logistique dans une industrie automobile. C’est la quatrième fois qu’elle séjourne à la clinique de jeûne Buchinger-Wilhelmi, à Überlingen. (Photo : Ouest-France)

 

Que se passe-t-il quand on se retrouve face à soi-même, sans manger ?

C’est intéressant. On réfléchit à son comportement, à la vie qu’on mène. Enlever la nourriture permet de se recentrer sur soi, et déclenche une remise en question. Dans les randonnées qui sont proposées chaque jour, on parle beaucoup de la manière dont on vit. De choses importantes. On va à l’essentiel.

C’est la quatrième fois que vous venez jeûner. Y a-t-il des choses qui ont changé ?

Sur le plan professionnel, je suis plus attentive aux gens qui travaillent pour moi. Je suis plus à l’écoute, beaucoup plus calme. Un problème se pose ? On va le résoudre. Avant, il pouvait m’arriver de surréagir. Ça s’est énormément amélioré. J’ai compris qu’on ne peut pas tout faire, il faut se centrer sur ce qui est important.

D’autres changements ? Concernant la nourriture, notamment ?

Je la regarde de façon différente. Maintenant, je mange bio, équilibré, avec beaucoup de légumes. Et je sais pourquoi. De plus, le lundi et le vendredi, je ne mange qu’à midi. La veille, je dîne à 19 h 30, ou 20 h au plus tard. Ensuite je ne prends pas de petit-déjeuner, je déjeune, puis plus rien jusqu’au petit-déjeuner du lendemain, à 6 h 30.

Ça paraît terriblement contraignant ! Vous ne trouvez pas ça difficile ?

Non, pour moi c’est facile. J’ai mis ça en place en revenant de ma cure de jeûne l’an dernier. Ça repose l’appareil digestif, de manière régulière. Le repas de midi, je le prends à la cantine de mon entreprise. Il y a un « bar à salades », je me fais une assiette avec des légumes crus, des lentilles, du riz. C’est très simple. Et je bois trois litres d’eau ou de tisane par jour. Ma préférée : anis-fenouil-thym.

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Christine boit trois litres d’eau ou de tisane par jour. (Photo d’illustration : buchinger-wilhelmi.com)

 

Vous n’avez pas faim, ces jours-là ?

Pas plus que quand on jeûne. Je me mets dans l’état d’esprit de ne pas manger plus, et ça va tout seul. Le soir, si j’ai faim, je bois de l’eau. Tout avait très bien fonctionné entre janvier et septembre. Puis, à partir d’octobre, il a fallu que je voyage sans arrêt pour mon travail, pendant trois mois. J’étais tout le temps dans des hôtels et des restaurants. Et mon poids a commencé à remonter. Il était temps que je revienne jeûner ici !

Je peux vous demander combien vous avez perdu de poids, depuis le début ?

Neuf kilos, en quatre ans. On apprend aussi autre chose : il faut faire de l’exercice. J’ai la chance de ne pas avoir de problème de santé. Mais si je faisais plus d’exercice, ce serait encore mieux. Je marche le week-end, depuis toujours. Et j’ai commencé à faire du taï-chi, deux fois par semaine. J’ai aussi un autre objectif. Quand je vois les nombreux médicaments que prennent mes parents, je me dis que je ne veux pas de ça pour moi. La manière dont je prends soin de moi, c’est aussi de la prévention. Je viens ici pour « nettoyer » mon corps et mon esprit. Et c’est tellement convivial ! On rencontre vraiment des gens extraordinaires.

En même temps que le jeûne, vous faites beaucoup de sport ?

Oui : deux heures de gym le matin, deux heures de marche l’après-midi. Je ne vais plus dans la salle de fitness, je n’aime pas ça. Mais je fais une heure de piscine ou autre. Ça me fait 5 heures d’activité physique, sans problème, sans baisse d’énergie, tout en jeûnant. Une dernière chose importante pour moi : je cale mes dates sur celles d’une femme que j’apprécie énormément, Anne Brunner, qui vient animer, plusieurs fois dans l’année, des sessions de yoga, Pilates, et stretching fascial.

Sources : https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/17209/reader/reader.html#!preferred/1/package/17209/pub/24748/page/15

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