À l’instar de l’alimentation, l’activité physique ou le sommeil, la qualité de l’air que nous respirons a des effets sur la santé. On y veille donc, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Les confinements ont eu (parfois) du bon, si si… À l’origine d’une situation environnementale inédite, ils ont permis de confirmer – « en creux » – les dégâts que produit la pollution de l’air ambiant. Les baisses ponctuelles des niveaux de pollution atmosphérique, et alors d’exposition aux particules fines, ont permis d’éviter environ 2 300 décès au printemps 2020. Et 1 200 autres en lien avec une diminution de l’exposition au dioxyde d’azote (NO2). En temps normal, 40 000 décès seraient attribuables chaque année en France à la pollution atmosphérique, aux particules fines (PM2,5) en particulier. Et la perte d’espérance de vie estimée à huit mois, indépendamment des autres sources de pollution de l’air (un tabagisme par exemple). Or, si la pollution aérienne précipite la fin de vie (en contribuant au développement de pathologies létales à terme – cardiovasculaires, respiratoires ou cancéreuses), la mortalité n’est qu’un volet des conséquences de cette pollution.

Dès la conception

Ses effets s’exercent dès la naissance, et même avant la conception. Ainsi, le tabac diminue la fertilité féminine, accélère le vieillissement ovarien, fait fondre la réserve d’ovocytes, avance l’âge de la ménopause d’au moins deux ans. Chez l’homme, il altère l’ADN des spermatozoïdes en raison de la production de radicaux libres qu’il déclenche, qui sont alors moins nombreux et moins mobiles. Mais, plus grave, le fœtus dans le ventre de sa mère est sensible lui aussi au tabac et dans sa gonade, le nombre des cellules germinales est moindre, ce qui veut dire qu’à l’âge adulte, les spermatozoïdes seront moins nombreux : un effet à double détente !

Embryon puis fœtus

Les femmes exposées aux particules fines pendant la grossesse (émises par le chauffage et les gaz d’échappement) donnent naissance à des bébés de plus petits poids de naissance, ce qui est en soi pour eux un facteur de risque d’allergie et d’asthme. Par ailleurs, les enfants de mères exposées professionnellement à des agents de surface avant ou pendant la conception font plus d’asthme et de rhinite allergique que les femmes qui ne l’ont pas été ou leur progéniture exposée seulement après la naissance. À l’inverse, la croissance pulmonaire, et de facto la fonction respiratoire, est significativement améliorée à quatre ans quand les petits sont protégés des polluants : dioxyde d’azote, ozone, particules fines ou moyennes (PM2.5 ou PM10).

Allergies et asthme

L’exposition prénatale (in utero) au tabac double au moins le risque d’asthme dans les premières années et multiplie par deux à quatre celui d’infections bronchiques. La croissance pulmonaire étant un continuum dès quatre à sept semaines de vie in utero, les polluants atmosphériques, parce qu’ils traversent le placenta, affectent la fonction respiratoire, mais sont aussi à l’origine de naissances prématurées et de petits poids de naissance. Inhalés à la naissance, ils sont associés à la survenue d’asthme dans les premières années de vie. Les enfants petits sont à la fois plus susceptibles et plus vulnérables aux effets de la pollution atmosphérique : plus susceptibles parce qu’ils respirent plus rapidement (et inspirent 50 % plus d’air que leurs aînés), absorbent davantage de polluants, et que leurs organes – dont le système immunitaire – sont en formation ; plus vulnérables parce qu’ils passent du temps à l’extérieur, vivent plus près du sol.

Cancers et mémoire

On sait que la pollution atmosphérique est associée à un risque accru de cancer du poumon, mais 1 700 cancers du sein (soit 3 % d’entre eux) lui seraient également imputables chaque année dans l’Hexagone. Le niveau de preuve est plus élevé pour le dioxyde d’azote, émis par les combustibles fossiles, les moteurs thermiques des véhicules ou encore le chauffage urbain. Enfin, selon une étude très récente, réduire la pollution de l’air permettrait d’éviter ou de retarder 40 % des cas de démences. Les performances cognitives (mémoire, prise de décisions, etc.) des personnes les plus exposées à trois polluants liés au trafic routier (particules fines, dioxyde d’azote et carbone suie) s’avèrent moindres. Ce déclin accéléré des capacités cérébrales constitue l’un des symptômes de la maladie d’Alzheimer…

Et à la maison ?

Elle devrait être un refuge et pourtant elle concentre l’essentiel des polluants de l’environnement (en termes de diversité). Parmi les indésirables : la fumée de cigarette (ses 4 000 substances chimiques, ses 60 composés cancérigènes, etc.), le monoxyde de carbone et autres particules largués par les appareils à combustion, le formaldéhyde (des contreplaqués, meubles et moquettes) et les composés organiques volatils (COV) des matériaux du bâtiment, construction et décoration, comme les colles, peintures, vernis, etc. Méfiance encore vis-à-vis des acariens tapis dans les canapés ou les literies, des moisissures des salles de bains, des produits de nettoyage (eau de Javel et ammoniums quaternaires) ou des phtalates présents dans les plastiques. Ils provoquent des irritations des voies respiratoires, et pour les plus sensibles, des allergies et de l’asthme. Certains de ces composés sont des perturbateurs endocriniens : ils parasitent le système hormonal avec des conséquences que l’on mesure encore mal, en particulier pour les plus jeunes (les plus réceptifs à ces changements), voire leur descendance, sur la fertilité, le risque d’apparition de cancers, etc.

Réflexes air (plus) pur

Chacun, à son échelle, peut contribuer à émettre moins de particules… ou à s’en protéger. Quelques bons réflexes :
  • Ne pas laisser le moteur de sa voiture allumé si l’on est à l’arrêt ;
  • Minimiser l’usage de sa voiture ;
  • Faire la chasse aux polluants intérieurs : les composés organiques volatils (les fameux COV) que sont le benzène, les éthers de glycol, les formaldéhydes (colle à moquette, bois aggloméré et peintures glycérophtaliques), le toluène, le xylène (présent dans les insecticides) ; les moisissures (à traquer dans les bois et tissus) ; le monoxyde de carbone ; les phtalates (les revêtements de sol plastique) ;
  • Par tous les temps, on ouvre grandes les fenêtres, y compris en ville, au moins une dizaine de minutes chaque matin.

Source : https://www.bienetre-et-sante.fr/pollution-aerienne-bombe-a-retardement/

    Recevez par mail chaque semaine les dernières nouveautés.

    En cadeau de bienvenue, nous vous offrons notre guide "Bien jeûner chez soi"


    Click to rate this post!
    [Total: 0 Average: 0]