Forme. Les vacances sont une période propice pour tenter l’expérience du jeûne. C’est à la portée de (presque) tous, attention tout de même à ne pas se mettre en danger.

Toutes les études le démontrent : le jeûne fait beaucoup de bien. Si l’on ne passe pas à l’acte, c’est qu’on s’en fait une montagne. « Et pourtant, notre corps supporte mieux la privation que l’excès », assure Lionel Coudron, médecin nutritionniste qui pratique le jeûne depuis de nombreuses années (1). « Notre organisme est conçu pour jeûner. C’est un mécanisme naturel, hérité de nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs, qui s’alimentaient par intermittence, et qui, malgré cela, continuaient à produire des efforts. »

On distingue le jeûne thérapeutique du jeûne bien-être. Le premier s’adresse à des patients souffrant d’un trouble. Il se déroule sur une à trois semaines et s’appuie sur un suivi médical. « Le second dure entre 36 heures et deux semaines. Il peut être vécu par tous ceux qui n’ont pas de traitement en cours. » Le jeûne est interdit aux enfants, femmes enceintes et aux personnes de plus de 70 ans.

Quels bénéfices ?

Le jeûne permet de nettoyer l’organisme, de ralentir les processus inflammatoires. Il relance les neuromédiateurs, améliore la concentration, apprend à lâcher prise et chasse l’anxiété. « Si vous êtes capable de restreindre votre alimentation, de gérer les moments de faim, vous renouez avec l’essentiel dans votre vie. »

Comment ça se passe ?

S’il n’y a pas de préparation particulière, « la motivation est un élément déterminant ». Avant de se lancer, il est conseillé de choisir une période de calme. « Pour un premier essai, je conseille un jeûne de 36 heures. » L’organisme s’adapte : « Nous disposons d’un mécanisme physiologique sophistiqué. Lorsque nous ne lui fournissons plus de nourriture, notre corps fabrique de l’énergie à partir des graisses qu’il a stockées (cétose). » Les activités physiques (marche, yoga) limiteront la fonte musculaire. « Le jeûne favorise un état de réflexion, une démarche spirituelle, propice à la méditation. »

Un peu de soupe ?

En cas de fatigue, il est recommandé de prendre du sel (3-4 g par jour), directement dans la bouche ou dans un bol de soupe de légumes, léger et clair. « Sans excéder 450 calories par jour, le bouillon apporte des sels minéraux (sodium et potassium) qui compensent les carences. Il permet aussi de conserver un repas en famille. Pensez également à boire des eaux salées », conseille le professionnel.

Souvent apparaissent à partir du troisième jour de jeûne, et durant un jour ou deux, maux de tête, nausées, éruptions cutanées, courbatures ou douleurs abdominales. « Il s’agit de mécanismes réactionnels qui ne sont pas contradictoires avec les effets bénéfiques. »

À l’issue du jeûne, il faut se réalimenter à petites doses. Le jeûne s’apprivoise. « Pour une personne en bonne santé qui jeûne pour son bien-être, une semaine (voire deux) par an est probablement le bon rythme. »

(1) Le guide pratique du jeûne, éditions Terre vivante.

En savoir plus : http://jactiv.ouest-france.fr/vie-pratique/forme-sante/pourquoi-il-est-utile-jeuner-87030

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