« Les douleurs sont plus fortes la nuit et au petit matin. Elles occasionnent souvent un réveil nocturne en deuxième partie de nuit. Elles peuvent être continuelles et jouer considérablement sur le moral. »
Voici comment sont décrites les douleurs d’arthrite rhumatoïde dans les fiches médicales. [1]
Cette description de la maladie me choque par sa froideur. Une telle neutralité ne reflète pas du tout le calvaire que vit le patient !
La vérité est que, historiquement, l’arthrite rhumatoïde n’était pas diagnostiquée en inspectant les articulations des patients, qui sont rouges, gonflées, douloureuses.
Elle était d’abord repérée en regardant son visage :
à Si celui-ci est blafard, étiré, témoin de nombreuses nuits sans sommeil…
à Si ses yeux cernés laissent paraître une lueur de désespoir…
à Si la personne, écrasée par la fatigue, manifeste la volonté d’en finir avec une vie devenue insupportable…
Alors, oui, il s’agit sans doute malheureusement de la terrible arthrite rhumatoïde, qui accable le malade et lui impose de longues et effroyables nuits de veille !
Arthrite ou polyarthrite
J’ai parlé d’arthrite rhumatoïde mais la médecine parle plus volontiers de polyarthrite rhumatoïde, même si c’est la même chose.
En effet, c’est une maladie où les tissus qui entourent les articulations s’enflamment, et cela se produit toujours à plusieurs endroits à la fois.
Ce n’est pas alors une, mais plusieurs articulations qui sont touchées, d’où l’appellation de « poly-arthrite » : si l’inflammation de l’articulation se manifeste dans le genou droit, elle sera aussi dans le genou gauche. Idem pour la main droite et la main gauche, le pied droit et le pied gauche. Cela permet de la distinguer de l’arthrose, qui commence dans un seul cartilage.
L’arthrite rhumatoïde attaque aussi des articulations rarement concernées par l’arthrose : petites articulations du pied, mâchoires, poignets, chevilles.
Cette inflammation est d’origine auto-immune : nos défenses naturelles s’attaquent à notre propre corps. Les articulations gonflent et fond des boules. On ne parvient plus à ouvrir un pot de confiture, puis un robinet, puis un tube de dentifrice. Enfin, tenir un stylo devient impossible et on est alors terriblement gêné, d’autant plus que les douleurs s’allument partout et vous empêchent de vous reposer, vous conduisant à petit feu au désespoir.
Pire encore, dans les arthrites les plus agressives, l’inflammation attaque d’autres tissus que ceux des articulations : cœur, poumons, yeux, reins. La vie est alors en danger. Au niveau du cœur, c’est le tissu qui enveloppe le cœur qui s’enflamme. S’appelant le « péricarde », on parle de péricardite.
C’est ainsi que la polyarthrite rhumatoïde peut être mortelle, quand ces inflammations provoquent une défaillance de l’organe. L’état d’inflammation chronique augmente le risque d’infarctus comme en cas de diabète.
Évolution
Le titre de cet article est qu’il faut « agir vite et fort » contre l’arthrite rhumatoïde.
Cependant, comme toujours en médecine, il faut à la fois avoir le courage de regarder la maladie en face, mais également être raisonnable et ne pas paniquer outre mesure.
De nombreux cas d’arthrite évolueront peu ou très lentement. Dans 10 à 15 % des cas, après une crise de 6 mois, la maladie s’éteint d’elle-même, et disparaît aussi mystérieusement qu’elle était apparue.
Parmi les personnes qui ne font rien, ne reçoivent aucun traitement, seule une sur deux aura un handicap au bout de 10 ans.
Ce qui signifie que, si vous agissez par l’alimentation, le mode de vie, les compléments nutritionnels tout de suite, et l’appui de la médecine dans les crises graves, cette maladie n’est pas comparable à d’autres comme le cancer, l’Alzheimer, le Parkinson et tant d’autres contre lesquelles il y a si peu à faire.
Agir des années avant la polyarthrite rhumatoïde
L’idéal bien sûr est de n’avoir encore aucun symptôme de la polyarthrite rhumatoïde.
Dans ce cas, vous pouvez agir de façon préventive de la façon suivante :
→ Avoir un bon taux de vitamine D (entre 45 et 60 ng/mL) va alors réduire fortement votre risque de poussée inflammatoire douloureuse, tout comme cela réduira votre risque de nombreux cancers, d’infections, de sclérose en plaques, de dépression. Réciproquement, le manque de vitamine D augmentera votre risque [2]. Pour cela, la meilleure stratégie est de sortir de chez vous et de vous exposer au soleil. S’exposer aux UVB, les rayons ultraviolets qui déclenchent la synthèse de la vitamine B dans la peau, améliore le moral, aide à réguler la mélatonine (une hormone vitale), augmente la production d’oxyde nitrique qui permet de réduire la tension artérielle et le risque cardiovasculaire. Si vous vivez dans une zone peu ensoleillée, vous devez prendre un complément alimentaire de vitamine D (4 000 UI par jour).
→ Surveillez vos apports en oméga-3 : les oméga-3 sont des acides gras anti-inflammatoires. Ils doivent être présents dans l’alimentation en proportion avec les oméga-6, des acides gras inflammatoires. Notre alimentation moderne est déséquilibrée en faveur des oméga-6, dans une proportion pouvant aller à 35 pour 1, alors que le bon équilibre est entre 1 pour 1 et 4 pour 1. Afin de rétablir l’équilibre, il est important de consciemment préférer les aliments riches en oméga-3, que sont les petits poissons gras des mers froides (harengs, sardines, anchois, maquereaux), les huiles de colza et de noix, et certains végétaux comme le pourpier et les graines de lin (à broyer avant de les manger).
→ Faut-il le préciser, arrêtez la cigarette, surtout si vous avez une personne de votre famille proche touchée par la maladie. En effet, cela signifierait que vous avez une prédisposition génétique possible, et il est d’autant plus important de ne pas favoriser le déclenchement par la fumée du tabac qui est fortement inflammatoire pour l’organisme.
→ Chez les femmes, qui ont trois fois plus de risques d’arthrite rhumatoïde que les hommes, le fait d’avoir des enfants réduit l’incidence de la maladie.
→ Un mode de vie sain impliquant une réduction de la consommation de sucre, de céréales raffinées, d’huiles végétales industrielles (maïs, tournesol, germe de blé), de bonbons, de biscuits, réduira les risques d’arthrite et les douleurs :
- Consommez beaucoup de légumes germés, riches en vitamines, en minéraux, en antioxydants, en enzymes, qui protègent votre corps des radicaux libres et des toxines. Mangez des crucifères (famille des choux) surtout des choux de Bruxelles, des brocolis, des choux-fleurs.
- Mangez des épinards et des légumes verts. Ils sont riches en potassium, en zinc, en sélénium, et en vitamine A.
- Mangez des légumes fermentés, comme la choucroute, le kimchi (chou fermenté coréen), le natto (soja fermenté). Ils nourrissent votre microbiote et apportent de grandes quantités de bonnes bactéries (probiotiques) protectrices dans votre tube intestinal. Les aliments fermentés ont aussi l’avantage de :
- contenir de fortes doses de vitamine K2, qui prévient la formation de plaque artérielle et renforce les os ;
- produire des vitamines B ;
- améliorer le système immunitaire ;
- détoxifier l’organisme ;
- améliorer le moral ;
- inhiber l’obésité et le diabète.
→ Faire de l’exercice physique régulier contribue à réguler l’inflammation dans le corps et à la bonne santé des articulations.
Les articulations ont cette particularité qu’elles s’usent surtout quand on ne s’en sert pas. Loin de les user, les solliciter fait circuler le liquide lubrifiant et nutritif (synovie) dans le cartilage. Ce sont les coups, les chocs violents, les torsions brutales qui sont mauvais pour les articulations, pas l’exercice physique en tant que tel.
Les apports des médecines naturelles au traitement de la polyarthrite rhumatoïde
Une fois la maladie déclarée, les douleurs sont telles qu’il est difficile de résister aux apports de la médecine qui donne des médicaments antalgiques (antidouleur), de la cortisone (antidouleur et anti-inflammatoire) et des antibiotiques (l’arthrite, qui implique une inflammation de la membrane synoviale, a parfois une composante bactérienne, notamment suite à une infection comme la borréliose de Lyme).
Mais ces remèdes perdent de leur efficacité à long terme. Ils deviennent même très nocifs si on les poursuit trop longtemps (la cortisone en particulier, qui détruit le squelette).
Également, l’arthrite étant une maladie auto-immune, les médecins vont proposer dans les cas graves des traitements « immunosuppresseurs ».
Derrière ce terme se cachent des produits pour certains extrêmement violents qui vont détruire les défenses immunitaires du corps. En pratique, ce sont des poisons qui tuent les cellules de la moelle osseuse qui produisent les globules blancs. Ce sont les mêmes traitements utilisés en chimiothérapie contre le cancer, en particulier le fameux méthotrexate dérivé du « gaz moutarde » utilisé pendant la Première Guerre mondiale (aussi étonnant que cela puisse paraître, tout ceci est rigoureusement authentique et j’invite mes lecteurs qui auraient des doutes à vérifier sur Internet l’exactitude de ces informations).
Pour cette raison, les patients qui souhaitent réduire le risque de mauvaises ou très mauvaises surprises liées aux traitements médicaux se prennent en main et font tout leur possible pour limiter les effets de l’arthrite rhumatoïde par d’autres moyens.
Ils essayent aussi de réduire au maximum leurs doses de médicaments car moins vous en prenez, plus longtemps ils resteront efficaces. Surtout, vous les réservez pour les grosses crises où il faudra agir vigoureusement.
Dans la liste des approches naturelles intéressantes dans l’arthrite rhumatoïde, la plus en vogue actuellement est le régime hypotoxique du Dr Jean Seignalet qui a été remise à la mode par Jacqueline Lagacé, chercheuse en microbiologie et en immunologie. Accablée par l’arthrite et l’arthrose, elle découvre ce régime :
« Les résultats sont spectaculaires. En dix jours, la douleur a disparu et en seize mois, elle recouvre totalement l’usage de ses doigts. Elle constate parallèlement des améliorations sensibles dans les articulations de ses genoux et de sa colonne vertébrale, qui étaient affectés par de l’arthrose symptomatique depuis plusieurs années [3]. »
Il s’agit d’une alimentation proche de l’alimentation « paléolithique », sans produits laitiers de vache, éliminant le blé, la plupart des céréales, favorisant la cuisson douce, la viande à cuisson basse, les légumineuses et les légumes et fruits crus. Voir les livres de Jean-Marie Magnien pour tout savoir sur le régime Seignalet.
Les nutriments, plantes, produits et traitements naturels en cas d’arthrite rhumatoïde
La liste suivante recense les nutriments, plantes, produits et traitements naturels en cas d’arthrite rhumatoïde. L’idéal serait qu’ils constituent à eux seuls une stratégie thérapeutique naturelle globale, mais l’arthrite rhumatoïde étant particulièrement douloureuse, ils serviront le plus souvent en accompagnement des traitements médicaux. Néanmoins, ils peuvent apporter un important soulagement et entraîner une forte réduction de la prise de médicaments :
- La capsaïcine, la substance « qui pique » dans le poivre et le piment, soulage légèrement la douleur causée par la polyarthrite rhumatoïde. Il faut l’appliquer sous forme de crème. Il existe des crèmes qui vont de 0,025 % à 0,075 % de capsaïcine, à appliquer quatre fois par jour, pour un résultat au bout de deux ou trois jours de traitement [4].
- L’harpagophytum a un effet démontré pour réduire l’inflammation. Plusieurs essais cliniques ont montré une amélioration de la mobilité et un « soulagement sensible de la douleur ». À prendre en comprimés de 500 mg, trois fois par jour [5].
- Oméga-3 : les oméga-3 sous forme d’huile de poisson sont la substance naturelle ayant fait l’objet du plus grand nombre d’études cliniques dans le cadre du traitement de la polyarthrite [6]. Leur conclusion est que 3 à 4 g par jour d’EPA (un type d’oméga-3) permettent de réduire les raideurs le matin et de réduire les prises de médicaments anti-inflammatoires, un avantage important quand on connaît les dangers à long terme de ces médicaments.
- L’huile d’onagre et l’huile de bourrache, à raison de 5 à 6 g par jour, ont une « certaine utilité pour traiter la polyarthrite rhumatoïde [7]».
- L’astaxanthine, un caroténoïde antioxydant que l’on trouve dans le saumon et le krill (la nourriture des baleines), à prendre à une dose de 4 mg par jour [8]; très intéressant en particulier pour les patients prenant de la prednisone, un corticoïde souvent prescrit contre l’arthrite et qui endommage les yeux (l’astaxanthine protège les yeux).
- Phytothérapie (médecine des plantes) : il existe un mélange réputé efficace pour la polyarthrite rhumatoïde. Il s’agit d’une teinture (les plantes ont macéré dans l’alcool) de trois mesures de faux-tremble (Populus tremula) pour une mesure de frêne européen (Fraxinus excelsior) et une de verge d’or (Solidago virgaurea). L’ensemble des dix études réalisées indique une efficacité comparable aux anti-inflammatoires non-stéroïdiens pour soulager les douleurs. Ce produit est vendu en pharmacie sous la marque « Phytodolor [9]». On prend la teinture par voie interne (on l’avale diluée avec de l’eau).
- La principale plante réputée contre l’arthrite rhumatoïde est le cassis : 5 à 12 g de feuilles séchées dans 250 ml d’eau bouillante, infuser 15 minutes, boire deux tasses par jour, ou 5 ml d’extrait fluide (1 :1) deux fois par jour avant les repas [10].
- L’autre plante importante est le curcuma qui agit contre les maladies auto-immunes et a un effet anti-inflammatoire, à une dose de 500 mg de curcumine (le principe actif du curcuma) par jour. Une étude a montré une efficacité équivalente à une faible dose de diclofénac [11].
- Les autres plantes à consommer régulièrement sont la boswellia serrata, qui améliore l’irrigation dans les articulations, le gingembre lui aussi anti-inflammatoire et la réglisse.
- Le venin d’abeille diminuerait la douleur et les troubles inflammatoires, selon plusieurs témoignages [12]. En accompagnement des médicaments classiques, il renforce la réduction des symptômes.
- Les trois armes de la médecine traditionnelle chinoise : une plante, le tripterygium wilfordii [13], un traitement, l’acupuncture [14], et un sport, le taï-chi. [15] Des études scientifiques ont montré l’intérêt de ces trois approches contre l’arthrite rhumatoïde, contre les douleurs, pour améliorer l’amplitude de mouvement, la capacité fonctionnelle, et la qualité de vie.
Enfin, le Dr Joseph Mercola recommande l’EFT (technique de libération émotionnelle), proche de la médecine chinoise, qui consiste à stimuler avec les doigts certains points d’acupuncture, pour se libérer de la douleur et « court-circuiter les blocages émotionnels dans le système bioénergétique corporel [16] ».
Je pense avoir recensé toutes les approches naturelles crédibles ou étant confirmées par l’expérience de certains patients. Mais je reste conscient que cette maladie compliquée et douloureuse ne se laisse pas facilement dompter.
À tous mes lecteurs, et plus particulièrement mes lectrices, puisque ce sont les femmes les plus touchées, je tiens à vous dire toute ma compassion, et mes bonnes pensées dans votre vie avec cette maladie.
Si je peux me permettre un message d’espoir, la longue liste des approches naturelles vous laisse la chance de mettre en place dès les premiers symptômes une stratégie complète pour résister et contre-attaquer. Le fait est que c’est une maladie qui n’évolue pas toujours très vite.
Ne laissez toutefois pas le temps passer car l’inflammation de l’enveloppe synoviale se communique rapidement au cartilage qui, une fois abîmé ou détruit, sera très difficile à soigner. C’est pourquoi j’ai commencé ce message en insistant sur le fait qu’il faut agir vite et fort, dès le début. Merci de m’envoyer vos témoignages, et éventuellement vos autres approches alternatives si elles ne sont pas citées dans ma liste.
Et encore une fois, je vous envoie toutes mes bonnes pensées pour vous accompagner sur votre chemin de guérison.
À votre santé,
Jean-Marc Dupuis
Découvrez en plus ici : https://www.santenatureinnovation.com/arthrite-rhumatoide-agir-vite-et-fort/#2pj2Zfj0fMY3Ob46.99