Manger du chou « kale » (prononcez « kayle ») est à la mode chez les New-Yorkais[1] !

Pour nous, c’est incroyable, car kale se traduit par « fourrager », c’est-à-dire destiné aux lapins et au bétail…

Les choux fourragers sont grands et produisent plus de volume de feuilles que les choux destinés chez nous à l’alimentation humaine. Ils ont un goût plus fort et sont plus filandreux.

chou kaleCulture de choux « kale », traditionnellement considérés en Europe comme plantes fourragères.

C’est pourquoi nous les avons abandonnés pour l’alimentation humaine dans les années 1900. Les choux que nous mangeons habituellement en Europe sont « pommés », c’est-à-dire qu’ils ont pris la forme de grosses boules. Cela permet aux feuilles à l’intérieur de rester petites, pâles et tendres.

chou pommé Une exception notable : nos amis portugais, très friands d’un type de chou non pommé qu’ils utilisent pour la soupe. C’est devenu une caractéristique des jardins familiaux (ex-jardins ouvriers) que beaucoup cultivent en France.

chou portugais dans un potagerLe chou portugais est devenu familier dans les jardins familiaux.

Mais en matière de choux, c’est tout de même nous, Européens, les spécialistes.

Le chou fait partie de ces légumes et fruits si communs dans notre histoire que, comme pour les pommes et les poires, on en trouvait en France des espèces différentes tous les vingt kilomètres.

Ainsi le chou de Saint-Brieuc n’est-il pas le même que celui de Douarnenez, lequel diffère du chou de Quiberon et de celui de Ploujean…

Alors, qu’est-ce que c’est que cette histoire de chou kale ?

Le chou kale est exceptionnellement riche en nutriments

Eh bien, il s’avère que le chou kale est, en effet, exceptionnellement riche en vitamines et minéraux.

Soixante grammes de kale contiennent 134 % de la quantité de vitamine C recommandée quotidiennement. Dans cent grammes de kale, il y a 150 mg de calcium contre 125 dans un verre de lait.

Il est aussi très riche en fibres, antioxydants, vitamines A et K, en protéines, en lutéine et zéaxanthine (bonnes pour les yeux).

Une portion de chou kale contient 121 mg d’oméga-3 et 92 mg d’oméga-6.

Il soutient les fonctions de détoxification au niveau hépatique.

C’est donc une très bonne chose qu’il soit devenu tendance à New York et que nos agriculteurs bretons se soient également remis à le cultiver[2].

Une éponge à pesticides

Le gros problème du chou, c’est qu’il est en général contaminé par de grandes quantités de pesticides, que ses belles et larges feuilles vertes s’évertuent à capter dans l’environnement.

Il est donc particulièrement important de l’acheter bio. En général, c’est un défi pour les jardiniers que de cultiver des choux bio. Aucun légume ne semble attirer autant les chenilles, pucerons, papillons (la fameuse piéride du chou), limaces, teignes, noctuelles et autres « mouches du chou ».

Il faut donc faire preuve d’une grande persévérance, et savoir mélanger habilement les espèces. Mais le chou kale est un des plus résistants aux ravageurs.

Pour être sûr, un seul moyen : le cultiver soi-même

La meilleure solution reste toutefois de le cultiver vous-même, car vous pouvez faire pousser le chou kale en pot si vous n’avez pas de jardin. Trois à quatre plants suffiront pour une famille de quatre et c’est une belle plante ornementale.

  • Plus il fera chaud, plus votre kale sera fort et filandreux. Les jardiniers préféraient donc autrefois les cultiver pendant les saisons froides. Au début du printemps et à l’automne, plantez vos kales en plein soleil. Si vous les faites pousser en été, mettez-les dans un endroit partiellement ombragé. Disposez de la paille ou du BRF (bois raméal fragmenté, copeaux) pour conserver l’humidité à leur pied et protéger les racines de la chaleur excessive.
  • Le kale préfère les sols légèrement acides et riches en azote, bien drainés. Le sol doit toutefois rester humide, sans quoi le kale poussera lentement et ses feuilles seront dures et amères.
  • Apportez du compost autour du pied toutes les six à huit semaines. Vous pouvez accélérer la croissance avec un engrais à base d’algues.
  • Espacez les plantes de 40 à 60 cm pour laisser l’air circuler.
  • Les kales aiment être plantés à côté des betteraves, céleris, concombres, herbes aromatiques, oignons, épinards, pommes de terre. Évitez de les mettre près des haricots, fraises et tomates.
  • Une bonne façon de protéger vos kales des insectes consiste à poser dessus un voile léger.
  • Sur Internet, on discute du problème de l’exposition aux métaux lourds en cas de forte consommation de kale[3]. Comme tous les légumes verts, le kale concentre les toxines présentes dans le sol. Mais il est important de comprendre que les nutriments et les contaminants fonctionnent ensemble. Une plante riche en nutriments est une plante qui en tire beaucoup du sol. S’il y a un problème de métaux lourds, ce sera à cause du sol, pas de la plante en elle-même. Si vous cultivez vos légumes dans un sol propre et sain, vous n’aurez pas de métaux lourds dedans.

Une grande diversité de kales

Il existe de nombreuses sortes de kales, avec des couleurs, des textures et des goûts différents.

La variété la plus ancienne est le kale frisé, qui a des feuilles ourlées, une couleur vert profond, un goût acre et amer.

Consommation

Le kale est prêt à consommer dès que ses feuilles ont la taille de votre main. Récoltez-le en détachant les feuilles extérieures de la tige principale. Laissez des petites feuilles au centre pour permettre à la croissance de continuer. En général, vous pourrez récolter environ trois feuilles tous les cinq jours. Retirez aussi toutes celles qui jaunissent ou qui sont abîmées, car elles encourageraient les insectes ravageurs.

Il faut le consommer rapidement après la récolte si vous voulez le manger frais, car il perd rapidement son croquant.

Si vous voulez le conserver plus longtemps, il faut le faire blanchir (passer à l’eau bouillante) ou le congeler.

Chips de kale

Sur le site du Dr Mercola, où j’ai trouvé beaucoup d’informations sur le kale, est donnée une étonnante recette de « chips de kale[4] ».

Il affirme que c’est bon pour la santé, et on peut lui faire confiance car il n’est pas du genre « mou du genou » quand il s’agit de nutrition biologique et naturelle.

Ingrédients :

  • 300 grammes de feuilles de kale dont vous aurez retiré les côtes dures.
  • 2 cuillerées à café d’huile vierge de noix de coco ou de ghee (beurre clarifié).
  • 1 quart de cuillerée à café de sel de l’Himalaya.
  • Flocons de levure nutritionnelle.
  • Une pincée de paprika et de poudre d’ail ou d’oignon.

Lavez et essorez le kale coupé en gros morceaux. Il est important qu’il soit complètement sec avant de le cuire.

Mélangez le kale avec l’huile de noix de coco. Frottez les feuilles avec vos mains jusqu’à ce qu’elles soient toutes enrobées d’huile.

Saupoudrez de sel, de flocons de levure, de paprika et de poudre d’ail ou d’oignon. Mélangez encore pour bien les répartir.

Sur un papier sulfurisé, étendez chaque feuille de kale de façon égale sans les superposer. Faites cuire à 150 °C pendant 12 à 15 minutes, jusqu’à ce qu’elles soient croquantes et vert sombre.

Laissez refroidir complètement avant de les manger. Cela leur permettra de devenir plus croustillantes.

Kale au petit-déjeuner

Comme le chou, le kale peut être employé de mille façons : cru ou cuit, en plat principal, en accompagnement, pour envelopper des farcis, en soupe, rata, purée…

On peut, bien sûr, en faire un jus détoxifiant, si vous avez un extracteur. Vous pouvez cuisiner les feuilles les plus tendres en salade, celles vert sombre en soupe ou braisées.

Le Dr Mercola recommande même le kale au petit-déjeuner !

Il suffit, selon lui, de ciseler quelques feuilles et de les faire revenir dans une poêle avec un quart d’oignon émincé et de l’huile de coco jusqu’à ce que les feuilles soient tendres. Salez, poivrez et ajoutez quelques gouttes de jus de citron.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

Découvrez en plus ici : https://www.santenatureinnovation.com/chou-vibrer-new-york/#HyTUyD3py6hDQLTL.99

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