Personne n’en parle dans les journaux. Tout le monde fait comme si rien n’avait changé ces dernières années dans le fameux « panier de la ménagère ».

Mais si vous ne faites pas attention, au prix du poisson actuel, manger du poisson frais deux fois par semaine représente plus de 2 000 euros par an pour une famille de quatre personnes !!

Or manger du poisson régulièrement est indispensable pour le cerveau, les yeux, les artères, le cœur, le sommeil, diminuer le risque de cancer et de nombreuses autres maladies.

Une augmentation des prix effrayante mais inévitable

Inutile de chercher un bouc émissaire : le problème fondamental est que la demande mondiale de poisson explose, alors que les océans, eux, sont déjà exploités au maximum.

Pratiquement absente du marché, la Chine est devenue, en quelques années, le premier importateur de poisson et produits de la mer. Des centaines d’usines, installées sur les côtes, traitent cabillaud et colin (ou lieu) d’Alaska, saumon du Chili et de Russie, maquereau de Norvège et du Danemark, qui sont filetés et congelés par centaines de milliers de tonnes [1].

D’ici 10, 20, ou 30 ans, le prix du poisson aura peut-être encore été multiplié par 2, 5 ou 10. Il est impossible d’exclure ce scénario catastrophe.

Cela veut dire que le saumon pourrait coûter 100 euros le kilo, le cabillaud et le thon 150 euros le kilo, la sole 200 euros le kilo.

Pour ceux d’entre nous qui vivent loin des côtes, le saumon d’élevage, le cabillaud, le merlu et le lieu noir atteignent régulièrement 15 euros le kilo ou plus. Les poissons plus recherchés comme le bar, la lotte, la sole, les rougets, les dorades passent rarement en dessous de 20 euros le kilo. Pour une famille de quatre, vous dépensez facilement 20 euros pour un repas de poisson, soit 40 euros par semaine pour 2 repas.

Multiplié par 52 semaines, cela fait 2 080 euros, soit un mois de salaire pour le salarié moyen.

Il faut tout de même que quelqu’un le dise !!

Les poissonneries remplacées par des boutiques de petites culottes

Les conséquences, nous les connaissons tous : plus personne ou presque n’achète de poisson frais.

Dans les supermarchés, les étals de poissons frais ne sont plus fréquentés que par certains retraités à l’appétit d’oiseau, et qui n’ont plus de prêt immobilier à rembourser ni d’enfants à élever.

Les poissonniers des rues commerçantes, eux, ont laissé la place aux vendeurs de chaussures, de lunettes, et de petites culottes (dont la demande ne cesse d’augmenter, si j’en crois la multiplication du nombre d’enseignes, au fur et à mesure que baisse la surface moyenne de tissu de leurs articles, ce qui ne va pas sans poser certains problèmes de santé ; nous y reviendrons).

La solution qui n’en est pas une

Beaucoup de personnes se rabattent sur le poisson surgelé.

Mais cette « solution » pose un triple problème :

  • la texture, le goût et les qualités nutritives du poisson surgelé sont bien inférieurs à ceux du poisson frais ;
  • le prix du poisson surgelé ne fait lui aussi qu’augmenter ; il ne sera bientôt plus abordable, lui non plus !
  • et de toute façon, ces poissons, comme les autres, sont de plus en plus chargés de toxines (PCB), dioxine et de métaux lourds (en particulier le mercure), toxiques pour le système nerveux.

Ces polluants s’accumulent dans la chair des poissons et se concentrent dans les tissus des prédateurs. Plus on monte dans la chaîne alimentaire, plus le poisson aura accumulé les toxiques des plus petits poissons qu’il a mangés au cours de sa vie.

Quant aux poissons panés, cuits dans une poêle fumante, c’est évidemment la pire des solutions, l’huile dégageant des composés toxiques sans doute cancérigènes.

La bonne nouvelle

Heureusement, il y a des solutions.

La première bonne nouvelle, c’est que les meilleurs poissons pour la santé sont aussi les moins chers, et les moins pollués !

Comme le savent bien les fidèles lecteurs de Santé Nature Innovation, ce sont les petits poissons gras des mers froides : anchois, sardines, harengs, maquereaux.

Or, qui achète encore du maquereau en poissonnerie ? Plus personne ou presque, car les gens ne savent plus comment le cuisiner. (Pour des idées de recettes, voir le lien en bas de l’article) [2].

Le résultat est que le maquereau se vend souvent à 4 euros le kilo, parfois moins encore, soit moins cher que de nombreux légumes !!

D’autre part, il faut savoir que, plus encore que les autres denrées alimentaires, les prix du poisson fluctuent énormément. Les prises étant souvent imprévisibles pour les pêcheurs, il peut se trouver une soudaine pénurie, ou au contraire d’énormes surplus de certains poissons qui peuvent envoyer du jour au lendemain les prix au plafond… ou au tapis.

Lorsque des poissons sont « en solde » au rayon poissonnerie, cela ne veut donc pas dire que ce poisson est moins bon, ou moins frais (contrairement à de nombreux autres produits). Un arrivage inattendu explique en général une brutale baisse de prix et c’est le moment d’en profiter pour faire vos stocks. A ce moment-là, oui, bien sûr, il faudra congeler chez vous. Mais l’économie réalisée en vaut la peine.

Surveillez donc attentivement les prix des poissons et, tel le crocodile caché au milieu des nénuphars pour guetter sa proie, apprêtez-vous à bondir dès que l’occasion se présente.

Raisons supplémentaires de manger de petits poissons gras

Nous faisons souvent ici la « publicité » des petits poissons gras, parce qu’ils le méritent et que la (bonne) habitude d’en manger se perd, surtout chez les jeunes générations.

En général, les gens croient qu’ils n’aiment pas ça, mais c’est parce qu’ils ne connaissent pas les bonnes recettes.

Mais d’un point de vue santé, ces poissons sont très intéressants car, ils sont les plus riches en acides gras oméga-3, qui offrent d’innombrables bienfaits pour la santé. Ils contiennent aussi d’intéressants apports de vitamine D, de sélénium, de phosphore et de protéines de haute qualité.

Les petits poissons rendent intelligent

Les oméga-3 des petits poissons, en effet, rendent intelligent ! C’est parce qu’ils sont riches en DHA (acide docosahéxaéonique), indispensable au fonctionnement du cerveau : 97 % des 14 % d’oméga-3 contenus dans le cerveau sont du DHA. Il participe à la transmission de l’influx nerveux entre les neurones [3].

Ils permettent de ralentir le déclin cognitif avec l’âge. Le DHA a aussi des fonctions non spécifiques qui lui permettraient également de contribuer à un effet protecteur contre les maladies neurodégénératives, c’est-à-dire la maladie d’Alzheimer, le Parkinson, la sclérose en plaques et bien d’autres.

Mais ce n’est pas tout :

Les petits poissons améliorent la vue

Un taux élevé de DHA limiterait de 68 % le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge, selon un article datant de février 2013 [4].

Les petits poissons améliorent fortement le sommeil des enfants

Une nouvelle étude randomisée contre placebo conduite par l’Université d’Oxford indique que des niveaux élevés de l’acide gras oméga-3 DHA sont associés à un meilleur sommeil chez l’enfant et qu’un supplément d’oméga-3 chez les enfants qui dorment mal favorise le sommeil [5].

Les enfants qui ont pris des oméga-3 ont dormi près d’une heure (58 minutes) de plus et ont eu 7 fois moins d’épisodes d’éveil par nuit que les enfants qui prenaient un placebo.

Les oméga-3 du poisson diminuent le risque de diabète et d’infarctus

Des études montrent que les acides gras oméga-3 présents dans les poissons gras diminuent le risque d’infarctus.

Les hommes qui mangent le plus de poissons gras, riches en oméga-3, réduiraient d’un tiers leur risque de diabète de type 2 à long terme. C’est le résultat d’une petite étude finlandaise qui paraît dans Diabetes Care et qui a comparé les concentrations sanguines en oméga-3 avec l’incidence du diabète [6].

Le seul problème, une fois de plus, est que même le prix de ces poissons est de moins en moins accessible.

Les quotas imposés contre la surpêche ont fait augmenter en flèche le prix de ces poissons autrefois bon marché, qu’on trouve difficilement à moins de 9 euros le kilo, ce qui reste très conséquent.

Pour bénéficier des effets des oméga-3, il faudra manger plusieurs portions par semaine de harengs, anchois, sardines et maquereaux, ce qui n’est pas forcément facile, mais, surtout, augmente dangereusement vos apports en toxines.

Et c’est là que vous pouvez dire MERCI aux chercheurs américains qui viennent de sortir cette nouvelle étude.

Oméga-3 en gélule ou poisson, mêmes bénéfices

Une très grande étude menée à Washington (Etats-Unis) vient de sortir, et indique que les oméga-3 réduisent de la même manière le risque de mortalité, qu’ils proviennent de compléments alimentaires ou de l’alimentation.

Cette étude épidémiologique a évalué l’effet des oméga-3 sur 70 450 individus âgés de 50 à 76 ans. La cohorte a été suivie pendant 4 ans et les personnes qui avaient les apports les plus élevés en oméga-3 avaient un taux de mortalité plus bas que les autres. Les scientifiques ont également relevé un taux de mortalité lié aux cancers particulièrement bas chez les plus gros consommateurs d’oméga-3 ainsi qu’une petite diminution de la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires.

Et la découverte la plus intéressante faite par les chercheurs est que ce bénéfice est le même lorsque les oméga-3 sont issus du poisson ou de compléments alimentaires.

Or, les compléments alimentaires d’acides gras oméga-3 ont l’avantage d’être filtrés pour les métaux lourds, les dioxines et les PCB. Ils ne posent donc pas les mêmes problèmes toxicologiques que les poissons.

La solution oméga-3 en gélules est d’autant plus intéressante qu’elle ne pose pas les mêmes défis culinaires qu’accommoder anchois, harengs et sardines dans votre cuisine habituelle (même si c’est très bon de temps en temps).

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

Découvrez en plus ici : https://www.santenatureinnovation.com/prix-du-poisson-le-scandale/#dPGGjcr8ZzWBHAyQ.99

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