Depuis ces dernières années, la recherche médicale progresse sur la connaissance de la flore intestinale. Les chercheurs savent à présent que les micro-organismes qui la constituent agissent bien au-delà de l’équilibre digestif. Dans cet article, Jeûne & Bien-être vous dévoile les mystères de cet écosystème en revenant sur la richesse et le rôle du microbiote intestinal, avec quelques pistes pour en prendre soin.

La flore intestinale : un milieu vivant d’une grande densité

La flore intestinale (ou microbiote intestinal) comprend des centaines de milliards de micro-organismes présents dans les intestins, et principalement le côlon. Bactéries, levures, parasites, virus… Un millier d’espèces différentes cohabite dans cet environnement pour un poids total de 1 à 2 kg. Si le microbiote intestinal est le plus important du corps, il n’est pas le seul. D’autres endroits du corps sont également riches en micro-organismes comme le vagin, la bouche, les poumons ou la peau.

La qualité de la flore se joue dès l’enfance

Pour mieux comprendre le rôle du microbiote intestinal, il est utile de savoir que celui-ci se forme dès la naissance et influence le développement de l’enfant et sa santé future. Il commence à se constituer dès l’accouchement par voie basse au contact de la flore vaginale et fécale de la mère ou par la présence de micro-organismes de son environnement direct en cas de césarienne. La colonisation bactérienne s’opère progressivement pendant la petite enfance ; le microbiote évolue ensuite sur le plan qualitatif et quantitatif et en interaction avec des facteurs extérieurs : alimentation, médicaments éventuels, environnement. À l’âge adulte, sa composition et son fonctionnement restent globalement stables, sauf perturbations internes et externes. Le microbiote est un environnement vivant qui se régule et recherche son équilibre en permanence.

Autre information éclairante : les chercheurs ont découvert que le microbiote intestinal est propre à chaque individu. Parmi les 160 espèces de bactéries présentes dans un microbiote sain, il existerait 15 à 20 espèces communes à tous les individus, en charge des fonctions clés du microbiote.

Quel est le rôle du microbiote intestinal ?

La science appréhende de mieux en mieux l’environnement des intestins et la fonction de la flore, notamment digestive, métabolique, immunitaire ou neurologique. Au niveau de la digestion, le rôle du microbiote intestinal agit de différentes manières :

  • Il participe à l’assimilation des nutriments grâce à l’action d’enzymes spécifiques
  • Il contribue à la fermentation des résidus alimentaires non digestibles
  • Il assure la synthèse de certaines vitamines (vitamine K, certaines vitamines B) et de trois acides aminés essentiels (la valine, la leucine et l’isoleucine)
  • Il agit sur l’absorption des acides gras, du calcium, du magnésium…

Par ailleurs, savez-vous que notre immunité est produite en très grande partie dans les intestins ? Le microbiote agit aussi à ce niveau en maintenant l’intégrité de la muqueuse intestinale, qui fait ainsi barrière aux micro-organismes pathogènes (virus, allergènes, microbes, parasites…) et assure une bonne immunité.

Un autre rôle du microbiote intestinal plus mystérieux concerne son action au sein de l’axe intestins-cerveau. À partir de cette hypothèse, les chercheurs ont approfondi leurs recherches et découvert une relation directe entre le fonctionnement des neurones du cerveau et l’activité bactérienne de l’intestin. Cette avancée ouvre des pistes d’actions nouvelles pour aborder autrement certains troubles de l’humeur et neurologiques.

L’étude de la flore intestinale a permis de détecter également une relation avec la sensation de satiété et la leptine, une hormone impliquée dans la gestion du poids. Aussi, une perturbation du microbiote peut dérégler la sensation de faim et augmenter la charge pondérale.

La connaissance du rôle du microbiote intestinal est devenue capitale pour la recherche biologique et médicale. Il est de plus en plus certain que celui-ci influence différents états de santé et qu’il agit aussi en symbiose avec l’organisme. Les interactions qui commencent à être décrites doivent encore être approfondies afin de préciser le sens des liens qui existent entre qualité du microbiote et pathologies. 

Sources de perturbations de l’écosystème intestinal

Au vu des informations précédentes, vous comprenez mieux pourquoi un microbiote sain est indispensable pour assurer notre bien-être global. Mais de nos jours, les modes de vie menacent son équilibre ce qui peut conduire à une dysbiose lorsqu’il est rompu. Les symptômes se ressentent rapidement par différentes sortes de maux : digestifs (diarrhées, constipation, ballonnements…), cutanés, nerveux, etc.  À plus long terme, la dysbiose entraîne un risque de maladies plus graves si rien n’est fait pour restaurer l’intégrité de la flore. Ces possibles altérations sont causées par plusieurs facteurs clés :

  • L’alimentation de mauvaise qualité ou en excès, en particulier le sucre, les mauvaises graisses, la viande rouge, les aliments ultra-transformés
  • l’ingestion de médicaments, notamment les prises d’antibiotiques à répétition et les traitements de chimiothérapie
  • Les excitants comme l’alcool et le tabac
  • La sédentarité
  • Le stress chronique, etc

Les pistes pour rétablir et préserver le microbiote

Une flore saine et efficace est peuplée de bonnes bactéries ; il y a dysbiose lorsque  celles-ci ne sont plus suffisantes pour faire face à la prolifération de micro-organismes pathogènes. Pour éviter ou réparer ce problème, il n’y a pas de secret, l’alimentation doit être saine et variée et privilégier les aliments bons à manger pour la flore intestinale. Citons notamment les fruits et légumes riches en fibres ainsi que les aliments fermentés (choucroute, miso, kéfir, soja fermenté…), riches en probiotiques naturels qui nourrissent le microbiote et diversifient les bactéries. Les aliments cités dans le point précédent sont à limiter le plus possible.

En complément, une activité physique régulière est indispensable : elle stimule le fonctionnement des intestins ainsi que le transit et a l’avantage de réduire le stress, ce qui est bénéfique au microbiote.

Pour aller plus loin : pourquoi ne pas jeûner ?

Avant de terminer, faisons un détour par le jeûne Buchinger, une méthode puissante pour faire du bien à sa santé. Si elle est particulièrement intéressante, c’est parce qu’elle met en pause le système digestif et active l’autolyse, un mécanisme de régénérescence cellulaire qui détoxifie le corps en profondeur. L’ensemble du corps se nettoie, dont le microbiote qui en profite pour se rééquilibrer. Les études ont mis en évidence une modification positive de la flore avec une augmentation des bonnes bactéries et une baisse de celles pathogènes. Il va de soi que plus le jeûne est long, plus l’effet est bénéfique sur les cellules intestinales (ou entérocytes) car le système digestif se repose et se répare.

Pour approfondir, notre article sur le lien entre jeûne et microbiote détaille le résultat d’études sur ce sujet.

Vous souhaitez vous documenter sur le jeûne ? Notre blog propose de nombreux articles sur ses bienfaits pour la santé. N’attendez plus et partez à sa découverte !

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