Les crampes aux jambes provoquent une souffrance curieuse : très intense, on est surpris de cette douleur qui monte rapidement et s’étend dans le membre. On pousse un cri, on s’apprête à souffrir horriblement mais, en général, la douleur disparaît en quelques dizaines de secondes, sans laisser de trace.

Cela ne paraît donc pas grave. Sauf que les crampes aux jambes se produisent souvent la nuit et, chez de nombreuses personnes malchanceuses, plusieurs fois par nuit.

Elles souffrent donc de réveils nocturnes débouchant sur de l’insomnie ou, du moins, un mauvais sommeil. Une récente étude a montré que, parmi les personnes de plus de soixante ans, 31 % d’entre elles disent être réveillées la nuit par des crampes aux jambes et 15 % plus de trois fois par mois en moyenne [1]. La zone la plus souvent touchée par ces crampes sont les mollets.

Le problème, c’est que plus vous dormez mal, plus vous avez de crampes.

Que se passe-t-il ?

Les crampes, toujours un mystère pour la médecine !

Le mécanisme exact des crampes n’est toujours pas compris par la médecine. On sait qu’il tient à des problèmes nerveux et de fatigue musculaire autant qu’à un dérèglement dans le mouvement des électrolytes au sein des cellules (les électrolytes sont le calcium, le magnésium, le potassium et le sodium, qui régulent les échanges dans les cellules).

Statistiquement, il a été observé que de nombreuses maladies et de nombreux états de santé étaient associés à des crampes plus fréquentes : traitement du cancer, maladies cardiaques, maladies du foie, dialyse des reins, hypothyroïdie, artérites, diabète, insuffisance veineuse et grossesse. De très nombreux médicaments peuvent aussi déclencher des crampes, notamment les statines, la pilule contraceptive, le naproxène, les diurétiques, les antipsychotiques et la cortisone.

D’une façon générale, tous les problèmes ralentissant l’irrigation des muscles accroissent le risque de crampes : cela peut être des médicaments éliminant ou bloquant l’action des nutriments, mais aussi la déshydratation ou le simple fait de rester immobile trop longtemps, par exemple assis les jambes croisées.

Les personnes souffrant d’insuffisance veineuse courent, bien sûr, plus de risques d’attraper des crampes, tout comme les personnes diabétiques, dont les petits vaisseaux sanguins (capillaires) sont abîmés et irriguent mal les organes.

L’élimination excessive de sels minéraux, qui se produit en cas de diarrhée prolongée, peut entraîner un déficit dans les muscles. Des crampes se produisent. La solution est alors de veiller à bien boire de l’eau riche en sels minéraux (bouillons de légumes, par exemple). À l’inverse, en cas d’exercices physiques intenses, il faut veiller à ne pas boire trop d’eau, les minéraux du sang étant alors trop dilués, ce qui provoque des crampes.

Lutter contre les toxines

Un rapport publié en 2017 ayant porté sur 5 563 personnes âgées de 18 à 85 ans a montré que « un niveau élevé de pesticides, de métaux lourds, de phtalates et d’hydrocarbones poly-aromatiques était associé à des crampes aux jambes pendant le sommeil [2] ».

De même, certains produits présents dans notre alimentation augmente le risque de crampes. Ce sont :

  • l’aspartame (édulcorant artificiel) ;
  • la caféine ;
  • le gluten ;
  • le monosodium glutamate (MSG), un additif alimentaire très courant dans les plats préparés ;
  • l’alcool ;
  • le tabac ;
  • l’excès de sucre raffiné.

Des études menées à l’Université de l’État de Washington (Washington State University) ont mis en évidence le fait que les patients souffrant de crampes liées à la fibromyalgie avaient vu leur état s’améliorer en supprimant complètement l’aspartame et le MSG de leur alimentation.

L’aspartame et le MSG sont des « excitotoxines » pour les tissus nerveux, qui peuvent provoquer des contractions musculaires et des crampes.

Le déficit de magnésium peut contribuer aux crampes dans les jambes

Sept adultes sur dix ont un faible niveau de magnésium et n’en sont pas conscients. Les symptômes classiques du manque de magnésium sont les tremblements, les fasciculations musculaires (muscles qui se contractent spontanément, souvent dans la paupière) et les crampes.

Comment se fait-il que nous puissions manquer de magnésium alors que nous sommes censés avoir un mécanisme de régulation interne qui assure l’équilibre (absorption intestinale, excrétion rénale, échanges avec les os) ?

Une partie de la réponse est que le magnésium qui manque en cas de crampes est le magnésium musculaire, lequel est très difficile à mesurer et n’est, en général, pas détecté.

Le déficit en magnésium est souvent mesuré par une prise de sang, alors que seul 1 % du magnésium de notre corps se trouve dans le sang. Environ la moitié de notre stock se trouve dans nos cellules, l’autre moitié dans nos os. Les fluctuations à ce niveau sont extrêmement imprécises et difficiles à interpréter. Il en va de même avec le calcium, dont moins de 1 % se trouve dans le sang. C’est pourquoi la littérature scientifique indique que les manques en magnésium et en calcium dans la population sont très sous-estimés par les diagnostics.

Comme si ça ne suffisait pas, les AJR (apports journaliers recommandés) par les autorités de santé sont beaucoup trop faibles pour une santé optimale. Ils ne sont que de 350 mg environ par jour, et 70 % des personnes ne les atteignent pas de toute façon [3]. J’écris « environ », car les conseils ne sont pas les mêmes selon l’âge, le sexe, l’état de santé, et que les recommandations varient d’un pays à l’autre… La nutrition n’est pas encore une science exacte.

Médecins et pharmaciens n’hésitent pas à en prescrire ou à en donner en cas de fatigue, d’apathie, d’irritabilité, de stress. Le magnésium fait ainsi partie des compléments alimentaires les plus prescrits et les plus consommés avec la vitamine C. Encore faut-il qu’il soit pris sous une forme bien assimilable, sans quoi il part aussitôt dans les selles (s’il ne passe même pas la barrière intestinale) ou dans les urines (s’il est aussitôt excrété par les reins car non absorbé par les os et les cellules).

Or, pour ce qui est du magnésium, il en existe de nombreuses formes qui n’ont pratiquement rien à voir les unes avec les autres. Il ne faut surtout pas confondre :

  • les sels inorganiques de magnésium (chlorure et oxyde), très laxatifs au-dessus d’un certain seuil ;
  • les sels organiques comme le citrate, le lactate, le pidolate et l’aspartate ;
  • les nouveaux sels liposolubles (solubles dans les graisses), qui n’accélèrent pas le transit (glycérophosphate de magnésium) ;
  • les sels chélatés (le bisglycinate).

C’est pour ces deux dernières formes qu’il faut opter, car elles sont mieux absorbées.

Aliments à privilégier

Les aliments riches en magnésium sont les lentilles et autres légumes secs, les légumes verts, les abricots, les bananes, le chocolat noir et le sarrasin. Certaines eaux minérales comme l’eau d’Hépar sont très riches en magnésium, mais il s’agit de magnésium sulfate, peu biodisponible et laxatif, c’est pourquoi on recommande cette boisson en cas de constipation.

Les plantes contre les crampes

Les plantes médicinales utiles contre les crampes sont dites « antispasmodiques ». Cette expression signifie « contre les spasmes », donc « contre les contractions musculaires » incontrôlées : achillée millefeuille, angélique, gentiane, ortie, pissenlit, plantain, sauge, valériane et passiflore pour les plus connues.

Ce sont des plantes qui relaxent, qui détendent. On peut les utiliser en tisanes ou en teinture-mère diluée, appliquée sur la zone sujette aux crampes.

Les sportifs ont leur remède préventif d’huiles essentielles contre les crampes, à appliquer en massage sur le muscle :

  • 1 goutte d’huile essentielle de lavandin abrial (antidouleur et relaxant musculaire) ;
  • 1 goutte d’huile essentielle de clous de girofle (antispasmodique, réchauffe la peau) ;
  • 1 goutte d’huile essentielle de laurier noble (tonifiant musculaire et lymphatique).

Ils insistent aussi sur l’importance de l’échauffement et des étirements, au cours desquels on tire très progressivement, sur les muscles et en évitant tout excès pouvant provoquer une déchirure, en insistant bien sur le muscle sujet aux crampes.

Attention : je suis bien conscient du fait que cet article ne vous donnera peut-être pas la solution définitive face à vos crampes. Je répète que ce phénomène, bien que banal, est en fait mal compris par la médecine, et sans doute pas assez étudié.

Si vous vous promenez sur les forums Internet, vous trouverez un nombre incroyable de remèdes et d’astuces plus ou moins crédibles. Certains jurent que mettre du gros sel sous la langue les soulage très rapidement ; d’autres que c’est le chlorure de magnésium (pourtant peu assimilé) qui est souverain contre les crampes. Les remèdes homéopathiques sont aussi très populaires : Arnica Montana 9CH, trois granules toutes les heures pendant l’effort, ou encore un « médicament » homéopathique spécial, Solucrampes, tous deux abondamment recommandés vendus sur Internet.

Je vous encourage à mener votre propre investigation, car vous trouverez certainement des produits qui marchent pour vous. Pour ma femme Valérie, c’est le produit Germag de Lorica. Dès qu’elles arrêtent d’en prendre pendant trois jours, ses crampes reprennent (note : je ne touche pas de commission sur ces produits). Mais comme souvent pour ces sujets un peu mystérieux, aux causes multiples, c’est à vous plus qu’à votre thérapeute ou à votre médecin que reviendra probablement la responsabilité – et le mérite ! – d’avoir trouvé votre solution.

N’hésitez pas à m’écrire pour m’indiquer le remède qui aura marché pour vous. J’en ferai ainsi profiter les autres lecteurs de Santé Nature Innovation.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis
Découvrez en plus ici : https://www.santenatureinnovation.com/cause-crampes-aux-jambes/#BQkLVvCfRZfJpLqz.99

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