Le jeûne est encore entouré de nombreux préjugés. Pourtant, les recherches se multiplient et prouvent l’intérêt du jeûne, pour des raisons de bien-être ou des motifs thérapeutiques.

Le jeûne est de mieux en mieux accepté par le monde médical

Ayant débuté le yoga dans les années 1970, il n’y a rien d’étonnant à ce que j’ai pu côtoyer des pratiquants du yoga ou des patients qui pratiquaient le jeûne et que je m’y sois mis moi-même également devant les bienfaits constatés. Mais ce n’est que récemment que l’intérêt du jeûne s’est développé, suscitant même un engouement dont
je me réjouis. En l’espace de quelques années, le jeûne est de mieux en mieux accepté et par le monde médical et par le grand public. Certes, il existe encore des résistances, mais les articles, les études, les informations année après année ont raison des mentalités. Il y a encore deux trois ans, il n’y avait pas beaucoup de médecins cancérologues qui ne considéraient pas le jeûne comme une ineptie. Aujourd’hui, quand une personne suit un jeûne pour l’aider à supporter une chimio, on ne la regarde plus comme une personne « bizarre ». J’ai de plus en plus de retours positifs de la part des oncologues qui peuvent même les encourager. Ce n’est pas sans raison. En effet, depuis 5 ans, avec les premiers travaux de Valter Longo (2012), il y a suffisamment de faisceaux d’arguments scientifiques pour penser que cela est bénéfique, même si ces premiers travaux portaient sur des souris et non pas des humains. De mon côté, les retours que je peux avoir dans l’aide à la chimiothérapie pour le traitement des cancers sont également très encourageants. Mais, d’autres travaux sont venus argumenter l’intérêt du jeûne. Les travaux du professeur Yoshinuri Ohsumi sur l’autophagie qui lui ont d’ailleurs valu un prix Nobel en 2016. Ses recherches contribuent à nous donner les principaux mécanismes d’action et indications du jeûne. Car si, étant médecin, je suis amené à pratiquer essentiellement le jeûne thérapeutique, le jeûne millénaire, apporte avant toute chose un bien-être et se comprend comme une démarche globale.

Le jeûne dans la prévention de notre santé

L’autophagie est la capacité des cellules du corps à s’autodétruire, à ne pas confondre avec le système des macrophages qui viennent digérer d’autres cellules. Dans l’autophagie, c’est chacune de vos cellules qui va pouvoir activer un processus d’autodestruction pour se détruire elle-même. Ce phénomène est accentué en cas de carence alimentaire et de carence de production du facteur de croissance IGF1 alpha, c’est-à-dire exactement les conditions du jeûne, ou encore en cas d’hypoxie (diminution du taux d’oxygène dans le sang, ce qui se produit en apnée ou en plongée). En revanche, l’autophagie est inhibée en cas de suralimentation.
Ce mécanisme est essentiel et concourt à entretenir l’homéostasie du corps humain, à participer à l’adaptation de survie des cellules en cas de jeûne, et à l’immunité à l’intérieur de la cellule en détruisant les cellules infectées et inefficaces. C’est donc un moyen indispensable de rester en bonne santé. Lorsqu’il se dérègle, les maladies apparaissent.
Cette autophagie participe à la destruction des cellules tumorales, à la destruction de certaines protéines toxiques qui s’accumulent dans les neurones et qui sont responsables de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…), mais de toutes les grandes maladies que l’on connait comme le diabète de type II, l’artériosclérose, la maladie de Crohn, ou tout simplement comme l’arthrose. Mais c’est aussi le cas dans certaines infections chroniques, car en détruisant la cellule contaminée, qui se « suiciderait », la cellule détruirait dans le même temps le germe responsable de l’infection. On voit bien que toutes ces indications recouvrent précisément les indications du jeûne en permettant soit d’améliorer des troubles déclarés, soit également d’améliorer le bon fonctionnement de notre organisme et de ralentir le vieillissement prématuré de notre corps et de notre cerveau. Mais la pratique du jeûne ne se cantonne pas seulement aux bénéfices santé, elle est également une démarche profondément spirituelle qui nous implique corps et âme. Elle nous permet de nous recentrer sur l’essentiel, elle nous projette face à nous-mêmes et renforce, sur un plan psychologique, à la fois le lâcher-prise et le contrôle dans notre vie. Elle nous redonne confiance et calme.

Jeûner oui ! Mais dans de bonnes conditions

Moyennant quelques précautions et en se faisant guider par des personnes expérimentées pour nous éviter de faire des erreurs, le jeûne est « on ne peut plus simple ». À bien y réfléchir, il ne s’agit que d’arrêter de manger, il n’y a pas de risque d’effets secondaires comme la majorité des médicaments. Cependant, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi et surtout il ne faut pas considérer le jeûne comme un médicament qu’il suffirait de prendre une semaine par an pour être détaxé de toute précaution à prendre par ailleurs le reste de l’année.
Le jeûne est un outil dans une panoplie complète qui doit nous inviter à réfléchir sur notre hygiène alimentaire, notre hygiène, des rythmes de vie et notre activité physique ainsi que notre relation aux autres. Le jeûne doit être propice à faire un bilan et nous permettre de réajuster tous nos paramètres de vie pour nous sentir vivants et plus ouverts dans une démarche de travail sur soi.
Il ne se substitue pas à une démarche de vie équilibrée tout au long de l’année, mais il nous accompagne dans cette vision d’une vie globale où tous les éléments sont en interaction.

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