J’adore quand des lecteurs me signalent de bonnes nouvelles que je n’avais pas vues.

Depuis septembre 2014, le CHU (centre hospitalier universitaire, autrement dit l’énorme hôpital) de Clermont-Ferrand, a décidé d’autoriser ses patients en fin de vie à boire du whisky [1].

Et non seulement ça, mais l’hôpital a décidé de créer un bar à vin, dans lequel pourraient bientôt être servis des grands crus, c’est-à-dire des vins issus d’une vigne reconnue pour son exceptionnelle qualité, dans une atmosphère conviviale.

Moins bien traité qu’un condamné à mort

Il est vrai que la situation actuelle était grotesque : sous prétexte qu’on était à l’hôpital, les « patients » en soins palliatifs (fin de vie) étaient privés de la plupart des petits plaisirs de l’existence.

Mais à quoi bon, je vous le demande, priver une personne dont le décès à court terme est médicalement certain, de boire un verre du whisky si ça lui fait plaisir ?

Au nom de quoi vouloir empêcher un patient en fin de vie de manger ce qu’il aime, même si c’est « mauvais pour la santé », voire – vous allez voir que j’ose tout

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? – manger du poulet rôti avec la peau grillée, avec des frites et de la mayonnaise (avec les doigts), du steak saignant au barbecue avec plein de béarnaise, se bourrer de « banana split » (avec double crème chantilly) fumer une cigarette, ou même… des cigarettes, si le patient aime ça, et s’il le peut bien sûr ? Et voir des films drôles !Et j’irais encore plus loin : il faut le faire – si on en a la force. Car lorsqu’un patient est « condamné » par la médecine, il y a toujours un espoir de guérison. Mais encore faut-il que le patient ait en lui les forces spirituelles de vouloir guérir.

Le corps étant à bout, ce sont les forces de l’esprit qui pourront faire la différence. Les guérisons « miraculeuses » ont souvent lieu dans un contexte de reprise d’espoir, de redécouverte du sens de la vie, chez le patient qui trouve une excellente raison de guérir… et guérit. Il est donc capital de tout miser sur le moral du patient. Son environnement, son entourage humain sont alors déterminants, et je prétends que si l’on créait dans tous les centres de soins palliatifs des endroits où l’on prend du bon temps, on assisterait plus souvent à des miracles.

Beaucoup y travaillent activement, comme le Centre Jeanne Garnier à Paris, et c’est tout à leur honneur.

Certains s’offusqueront du coût, mais un séjour en soins palliatifs coûte en moyenne 6529 euros [2]. Un verre de whisky coûte 3 euros. Un verre tiré d’une très bonne bouteille coûte 5 euros. Un paquet de cigarettes coûte 4 euros.

Et nous parlons de personnes qui, généralement, n’en ont plus que pour 2 semaines à vivre ! À quoi bon prétendre leur faire la morale ? Leur imposer des privations jusqu’au dernier moment ? Autrefois, le condamné à mort lui-même, quel que soit son crime, avait droit à une dernière cigarette. Aujourd’hui, des innocents sont condamnés à mourir intubés de partout, mais n’auraient pas le droit de boire un dernier verre, ni de fumer une dernière cigarette, parce que le règlement de l’hôpital l’interdit. Quel scandale. Quel manque d’humanité.

Mais ne nous voilons pas la face : si cela n’a pas été fait plus tôt, ce n’était pas à cause du coût, mais à cause de réglementations tatillonnes et imbéciles.

Alors bravo au Dr Virginie Guastella, du CHU de Clermont-Ferrand, qui a su dire « m*** » au règlement et aux ronchons.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

PS : Les abonnés d’Alternatif Bien-Être se souviennent peut-être de cette histoire (vraie) :

 

Une dernière faveur ? C’est non !

Thérèse H. avait presque cent ans. La vie lui adressait un dernier sourire, une embellie fugitive, le dernier soleil avant la nuit. Et avant de partir, sans drame, il lui restait juste une dernière envie, une dernière faveur à demander.

Il fallait que ce soit bien important pour qu’elle ose ! Thérèse avait toujours eu scrupule à déranger, à réclamer quoi que ce soit… Elle était discrète comme une souris ! Pourtant, ce matin-là, quand le directeur de l’établissement passe la voir, et bien, pour une fois, elle a une requête à lui présenter…

Elle voulait juste un œuf à 30 centimes !

Oh, pas grand chose ! Thérèse, qu’on ne nourrit plus que par perfusion, voulait simplement manger un œuf à la coque !

– Avec une pincée de sel, ajoute-t-elle, et une mouillette, une bonne mouillette de pain frais, bien beurrée.

Le directeur s’empresse d’accepter. Il est heureux de pouvoir donner satisfaction, ému aussi. Car il a bien compris, lui : ce que demande Thérèse, c’est en somme sa dernière volonté.

Sans se douter de ce qui l’attend, le directeur file à la cuisine pour passer commande de son œuf.

Surprise, stupéfaction ! Le cuisinier lui oppose un refus catégorique. Pas question de faire entrer dans l’établissement un œuf dans sa coquille – même de première fraîcheur. Le règlement l’interdit, question de sécurité alimentaire ! L’œuf autorisé, l’œuf réglementaire, c’est un produit en Tetra Brick, un point c’est tout. Ceci pour préserver la santé des pensionnaires.

Le directeur tente vainement de vaincre la résistance de son maître cuisinier, qui ne veut pas se mettre dans son tort. Il s’efforce ensuite de convaincre la diététicienne, mais il est confronté à un argument sans réplique : le règlement, c’est le règlement !

Alors il se tourne vers les associés actionnaires de l’établissement, qui refusent eux aussi toute entorse à la règle ! Il est vrai qu’on risque gros, l’interdiction, la fermeture, si la « faute » commise venait à s’ébruiter et arriver aux grandes oreilles de l’autorité administrative.

Voilà pourquoi Thérèse a attendu son œuf. Elle s’est étonnée de ne pas le voir arriver. Elle s’est demandé pourquoi on lui refusait ce dernier petit plaisir… Puis elle est morte, le lendemain, en silence.

Découvrez en plus ici : https://www.santenatureinnovation.com/lhopital-qui-soigne-au-whisky/#lRow2iwRTBgAuBfB.99

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