Saviez-vous que les différents liquides du corps doivent baigner dans un équilibre entre acides et alcalins ? Malheureusement, nos modes de vie compromettent fortement cet idéal et conduisent à un excès d’acidité. Une acidose toxique peut alors s’installer. Comment se crée le déséquilibre acido-basique ? Quels en sont les signes ? Quelles priorités pour limiter ce risque ? Réponses complètes dans ce nouvel article de Jeûne & Bien-être.

Fonctionnement acido-basique du corps

L’équilibre acido-basique est un levier essentiel de santé. Maintenir le pH à un niveau neutre dans le corps est indispensable ; en cas d’écarts, surtout dans une tendance acide, nous risquons l’acidose, un trouble pathologique qui peut conduire à des maladies graves.

Pour bien comprendre, sachez que le pH normal de l’organisme se situe aux environs de 7,40, celui du sang entre 7,35 et 7,45. L’homéostasie est notre alliée, car elle fonctionne indépendamment de nous, assurant entre autres la maîtrise des constantes biologiques et des pH des différentes humeurs (sang, lymphe, liquide extra- et intracellulaire), de la salive, des larmes, etc. Elle est garante des ajustements nécessaires de pH  et s’appuie pour cela sur un système qualifié de « tampon » et également les organes émonctoires.   

Plus précisément, les variations de pH peuvent survenir dans certaines circonstances comme une forte activité physique, un stress important ou une maladie. Et cela n’est pas problématique en soi tant que l’organisme parvient à les réguler pour conserver l’équilibre acide-base. Les minéraux basiques, comme le calcium, le sodium ou le potassium, vont être sacrifiés pour neutraliser les acides grâce au système tampon ; le sang est mis à contribution pour fournir cet apport, mais en petites quantités, car son pH doit rester aussi constant. En conséquence, si cela ne suffit pas, le corps puisera dans les réserves des tissus, notamment les os, les ongles, les cheveux, les articulations… Cette stratégie résultant toujours de l’homéostasie marque le début du déséquilibre acido-basique ; si elle est ponctuelle, il n’y a pas de dommages. Si elle devient chronique, les tissus vont se déminéraliser, avec à la clé des troubles de différente nature.

Trois émonctoires en première ligne

Afin d’éliminer les acides, nous pouvons compter aussi sur trois organes : les reins, les poumons et la peau, chacun ayant une fonction spécifique.  

Grâce à la respiration et les flux gazeux, les poumons évacuent les acides volatils (lactique, car­bonique, oxalique…) afin qu’ils ne se fixent pas dans les tissus. Une sous-oxygénation (et elle est fréquente en cas de stress) favorise le déséquilibre acido-basique. C’est, entre autres, pour cette raison que les naturopathes insistent beaucoup sur l’importance de respirer lentement et en profondeur, car cet effort accompagne la désacidification du corps.

Les reins sont mobilisés sur le traitement des acides fixes (urique, sulfurique…) et représentent un moteur essentiel de l’équilibre acido-basique, d’où l’importance qu’ils soient en santé afin qu’ils éliminent efficacement les charges par les urines.

La peau, émonctoire relais, se sert de la transpiration pour chasser les acides. Toutes pratiques sportives ou techniques de sudation (sauna, hammam…) sont en cela très précieuses.

Déséquilibre acido-basique : comment le repérer ?  

Lorsque le système tampon atteint ses limites et que les émonctoires sont affaiblis, les marges de manœuvre pour contrer le déséquilibre acido-basique s’amenuisent. Le terrain devient alors trop acide, ce qui se répercute sur le fonctionnement global du corps. L’acidose se répand alors dans toutes les cellules. On parle aussi d’acidose toxique.

La vigilance et l’action du naturopathe

Le phénomène d’acidose est peu connu de la médecine conventionnelle et du grand public d’une manière générale. Si vous souhaitez approfondir cette question, vous pouvez solliciter les services d’un naturopathe qui maîtrise parfaitement cette problématique. De nombreux facteurs nuisent à l’état de santé, comme la sédentarité, l’alimentation moderne, le stress ou encore la pollution. Et le naturopathe connaît aussi leurs impacts sur le développement de l’acidose ; il est donc très attentif à ce point.

Il dispose de trois leviers principaux pour « enquêter » : l’anamnèse réalisée lors du bilan de vitalité qui permet de parcourir la santé globale du client, l’analyse de l’acidité alimentaire, et la compréhension de son mode de vie. À l’issue de la consultation, si l’acidose est avérée, il décline des propositions afin d’une part de réduire les causes et d’autre part de basifier le terrain pour diminuer ce trouble. Le mode de vie est revisité dans sa globalité afin d’agir sur tous les paramètres et sans surprise, l’alimentation est une priorité absolue, car elle est responsable en grande partie de la tendance à l’acidification chronique. Excès de protéines (animales et végétales), sucres, laitages, produits industriels, excitants et fruits acides (agrumes, ananas, kiwi…), tels sont les aliments à réduire, avec en contrepartie une consommation accrue de végétaux pour leur effet alcalinisant.

Il est difficile d’effectuer un diagnostic soi-même ; vous pouvez toutefois réaliser un test chez vous à l’aide de bandelettes qui mesurent l’acidité de vos urines (accessibles en pharmacie ou sur Internet). Il est conseillé de réaliser cette opération pendant une semaine, le matin lors des secondes urines et à une autre reprise avant le déjeuner ou après le dîner. Idéalement, vos urines doivent tendre vers la neutralité pH 7). Votre naturopathe pourra s’appuyer sur ces résultats pour compléter son analyse avec sa grille de critères.

Les symptômes d’un excès d’acidité dans l’organisme

Le recoupement de plusieurs indices permet de conclure à un déséquilibre acido-basique. Plusieurs des signes suivants peuvent éveiller les soupçons : cheveux ternes ou tombants, ongles cassants et/ou striés, douleurs articulaires, rhumatismes, ostéoporose, dermatoses sèches, maladies inflammatoires en « ite » (tendinite, gingivite, conjonctivite…), troubles du système nerveux et d’une manière générale, une baisse de vitalité et un manque d’énergie chronique.

Bien évidemment, selon les sensibilités de chacun, les troubles peuvent être très différents. Une inflammation silencieuse est également possible puisque l’acidose la favorise. En effet, comme le corps évolue au contact d’acides qui altèrent les tissus et irritent les muqueuses, il peut développer une réaction inflammatoire, mais elle n’est pas nécessairement au début expressive.

Sachez que face au risque d’acidose, nous ne sommes pas tous égaux ; certains profils sont plus protégés, disposant d’un pouvoir oxyphorique fort. Celui-ci permet de transformer les acides et acidifiants en une base alcaline ; il est plus élevé chez les personnes avec une vitalité solide, autrement dit les sanguino-pléthoriques, et plus faible chez les neuro-arthritiques [1]. Par exemple, les premiers sont capables de neutraliser le citron, qui est acide à l’origine, mais pas les seconds pour qui le citron est déconseillé, car il reste acide dans l’organisme. Les constitutions sanguino-pléthoriques sont par définition plus robustes ; or, les naturopathes constatent de plus en plus que leur vitalité diminue en dépit d’un bon capital de départ ; ils ne sont donc pas nécessairement épargnés par l’éventualité d’un déséquilibre acido-basique.

Retenez pour finir qu’au-delà de ces prédispositions de terrain, l’acidose est un ennemi à combattre pour tous ; dans l’antiquité, le médecin grec Hippocrate affirmait déjà que « l’acidité est certes le plus nuisible des états des humeurs ». Et il ne vivait pas l’époque que nous connaissons où les excès endogènes et exogènes d’acides sont à présent omniprésents.    

Vous souhaitez approfondir ce sujet passionnant ?

Voici nos deux conseils de lecture :

L’équilibre acido-basique, Revue Hippocrate, Vol. 3, N°9, Printemps 2022

L’équilibre acido-basique, Editions Jouvence, Christopher Vasey (l’ouvrage de référence sur ce sujet)

[1] Cette classification correspond aux constitutions naturopathiques définies par Pierre-Valentin Marchesseau, fondateur de la naturopathie moderne en France.

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