Le jeûne : une affaire très parasympathique

Un jeûne de bien-être d’une semaine se déroule en 2 étapes.

Une phase de stress physiologique d’environ 48h, gérée par le Système Nerveux Sympathique. Le corps utilise ses réserves de sucre (glucose du sang, glycogène du foie) Puis la phase d’adaptation, gérée par le Système Nerveux parasympathique.

C’est l’autolyse, avec l’utilisation des réserves de graisses. Elimination et réparations tissulaires s’intensifient.

Pour une transition sereine entre ces 2 phases, il est nécessaire de moduler le stress pour laisser place à la détente : lâcher l’accélérateur (le sympathique) pour freiner tranquillement (le parasympathique).

« Aïe aïe aïe, j’trouve plus l’frein, j’vais droit dans l’mur»

L’équilibre entre activité et repos est déterminant pour la santé. Notre mode de vie moderne est générateur de nombreux facteurs de stress conduisant à des états chroniques de désynchronisation : suractivité, veille prolongée/ réduction du repos et du sommeil. A cela vient parfois s’ajouter le stress que l’on s’inflige soi-même : difficultés à lâcher-prise, comportements « jusqu’au boutistes » … Le déni des dysfonctionnements est fréquent. Il s’ensuit une sur-stimulation chronique du système nerveux sympathique. Une semaine de jeûne est une véritable parenthèse : le parasympathique peut faire pleinement son travail. A condition bien sûr de ne pas reproduire ces mêmes comportements de suractivité et de résistance ! Le discours des jeûneurs est constant : « j’ai un rythme de vie intense, j’ai besoin de faire une pause, j’ai besoin de temps pour moi ».

Une activité de marche tranquille sera un bon outil d’accompagnement du jeûne :

  • Elle va favoriser une respiration plus profonde, activer la circulation du sang et la circulation lymphatique, stimulant ainsi l’élimination des toxines.
  • Elle détend tout en maintenant un certain dynamisme. D’où une modulation des « crises d’élimination » qui sont généralement des « passages en force » du parasympathique qui veut « rattraper son retard » quand le repos quotidien est insuffisant.
  • Elle rassure le mental face à la peur de l’ennui.

Faciliter le jeûne n’est-ce-pas tout simplement faciliter les mécanismes de régulation du corps en respectant un rythme physiologique naturel ? A chacun de trouver la juste mesure dans une détente active.

Savoir passer de l’activité au repos

C’est pourquoi au sein du Réseau Jeûne et Bien[1]être nous proposons à nos jeûneurs d’adopter « la jeûne attitude » : un rythme relaxant grâce à l’Eveil Matinal Corporel (Yoga, sophrologie…) suivi d’une marche douce (environ 7 km en 4h) ou de repos au gîte si nécessaire. Donnons du temps à notre corps et à notre système nerveux parasympathique ! Activité physique, oui, suractivité non !

Le stress qu’est-ce que c’est ?

C’est un terme anglais apparu vers 1940 employés en métallurgie. Il provient du mot latin « stringere : serrer » et signifie « tensions subies par un matériau ».

Il a été repris en médecine dans les années 60 par le psychologue Hans Selye, par analogie avec les tensions que subit un organisme face à un évènement, que celui-ci soit positif ou négatif. Il induit une cascade de réactions pour nous préparer à l’action : muscles mieux irrigués, inhibition de la digestion et de l’élimination.

Et vous ? Comment dormez-vous ?

On distingue 3 phases dans le déclenchement du stress :

La phase d’alarme, brève : tout rentre dans l’ordre dès que le problème est résolu.

La phase de résistance : face à une situation persistante, on tient coûte que coûte, les réactions se pérennisent.

La phase d’épuisement enfin : les capacités d’adaptation de l’organisme sont dépassées. L’organisme est désynchronisé. C’est l’altération chronique des réserves vitales, voire le burn-out.

Une étude de l’Inserm a montré que le sommeil est de plus en plus négligé au profit de la performance, du travail et des loisirs. C’est un véritable problème de santé publique.

Les vacances sont souvent synonymes de « boulimie du faire ». Les sollicitations induites par les nouvelles technologies nous conduisent à veiller plus tardivement. De plus elles perturbent notre sommeil (la lumière bleue émise par les ordinateurs et les smartphones retarde la synthèse de mélatonine, l’hormone de l’endormissement).

La conclusion de l’Inserm est sans appel : il est capital de se ménager des temps et des espaces préservés des stimulations externes.

Sympathique et parasympathique font partie du Système Nerveux Autonome, qui régit toutes les fonctions viscérales. Leurs fonctions sont antagonistes l’une de l’autre.

Système Nerveux Sympathique : Activité diurne Prépondérant le jour Gestion de l’action et du stress

Système Nerveux Parasympathique : Repos nocturne Prépondérant la nuit (sommeil) Gestion de l’entretien : élimination et réparation

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