Dans l’univers de la naturopathie, la méthode du jeûne Buchinger est très populaire ; initiée par le médecin allemand Otto Buchinger au début du 20e siècle, la formule qu’il propose fait référence aujourd’hui pour les organisateurs de séjours de jeûne tant en France qu’à l’étranger. Comment a-t-elle vu le jour ? Quels sont ses grands principes ? En quoi est-elle efficace ? Présentation dans cet article de l’histoire d’un docteur pas comme les autres et d’une technique très puissante pour la santé, qui tolère jus de fruits et bouillons de légumes.

L’histoire du médecin pionnier du jeûne thérapeutique

Otto Buchinger (1878-1966) est associé aux deux cliniques du même nom, réputées dans le monde entier, qui proposent des séjours de jeûne thérapeutique. Elles se situent en Allemagne au bord du Lac de Constance et en Espagne à Marbella. Si l’histoire de ce docteur est inspirante, c’est parce qu’il a expérimenté un jeûne long sous surveillance alors qu’il souffrait d’inflammations rhumatismales invalidantes, et dont il est ressorti complètement guéri. Fort de cette expérience, il décide de se consacrer à l’étude de cette approche naturelle et s’attache à en démontrer l’efficacité, en mettant en lumière son mécanisme d’auto-guérison et l’ensemble des processus physiologiques à l’œuvre. Il fonde sa première clinique de jeûne thérapeutique en 1920, dans laquelle il soigne l’arthrite et ensuite d’autres maladies chroniques. Il publie en 1935 un ouvrage, encore édité de nos jours, sur le jeûne thérapeutique dans lequel il livre une première description de la physiologie du jeûne. Depuis, la méthode du jeûne Buchinger a été reprise et perfectionnée par ses descendants et connaît de nos jours un succès grandissant avec la démocratisation du jeûne dans le monde. La Clinique Buchinger Wilhelmi poursuit toujours des travaux de recherche à grande échelle, avec la collaboration d’hôpitaux et d’universités.

Le jeûne thérapeutique a la particularité d’exercer une action sur un problème médical précis. Les séjours sont encadrés par des professionnels de santé et intègrent en général une activité physique et des thérapies complémentaires. Ils sont autorisés en Allemagne et dans d’autres pays étrangers, mais pas en France où il est plutôt question de stage de jeûne de bien-être, encadré par des professionnels formés, en particulier des naturopathes. Sans pour autant être médicalisées, les formules déclinées en France s’inspirent du modèle allemand dans les grands principes.

En quoi consiste la méthode du jeûne Buchinger ?

En préambule, rappelons que le jeûne consiste à ne pas manger volontairement pendant un temps donné. Durant cette période, les aliments solides ou liquides sont supprimés. Trois options existent :

  • le jeûne sec exclut tout liquide, y compris l’eau, ce qui représente un risque majeur de déshydratation. Il n’est donc pas imaginable dans la durée et doit être très surveillé. C’est en cela qu’il est très peu suivi.
  • Le jeûne hydrique ne tolère que de l’eau tout au long du séjour. Il est très restrictif, ce qui explique pourquoi il doit être suivi par des personnes en excellente santé, et idéalement accompagné par un professionnel spécialiste.
  • La méthode du jeûne Buchinger suit un même objectif, à savoir celui de s’abstenir de manger, mais a l’avantage d’être moins stricte grâce à l’apport de quelques nutriments (pas plus de 200 calories par jour). La cure dure en général 7 jours.

Cette formule admet, en effet, les tisanes, les bouillons de légumes, les jus de légumes et de fruits frais et les potages très légers. L’eau et les tisanes sont consommées à volonté et il est conseillé d’en boire au moins 2 litres par jour ; les autres boissons sont proposées aux jeûneurs le matin, midi ou soir dans des quantités limitées. Ces compléments sont très légers sur le plan nutritionnel et ont le mérite d’apporter un peu de vitalité, ce qui rend l’expérience moins éprouvante, et de fournir des minéraux qui limitent la déminéralisation du corps et neutralisent les toxines acides qui sont évacuées.

Selon la méthode du jeûne de Buchinger, les jus de fruits se boivent plutôt le matin (1 verre) ou le midi et le bol de bouillon de légumes est proposé en fin de journée.

Carottes, concombres, navets, épinards, brocolis, fenouil, poireaux, etc., le choix de légumes est vaste pour préparer de délicieux bouillons et varier les recettes tout au long du séjour. Des épices peuvent y être ajoutées comme le curcuma, le gingembre… Leur intérêt provient surtout de leur richesse en minéraux.

Pourquoi les tisanes sont-elles recommandées par la méthode du Jeûne Buchinger ?  

Elles sont très importantes et sont préparées à base de plantes dépuratives, qui vont agir spécifiquement sur les organes émonctoires, en particulier le foie, les reins et les intestins, pour soutenir l’évacuation des toxines et surcharges. Parmi les plantes efficaces pendant un jeûne, citons le romarin, la mauve, le pissenlit, l’ortie, l’artichaut ou encore le citron.  

Il est courant de proposer également des plantes apaisantes pour favoriser un meilleur  sommeil qui peut être perturbé pendant la cure. La passiflore, le tilleul, l’aubépine, le coquelicot ou la mélisse sont des remèdes de phytothérapie très précieux, car en plus d’agir sur le sommeil, ils détendent le système nerveux.   

C’est loin d’être systématique, mais selon les besoins, une petite cuillère de miel peut être proposée le matin ou dans la journée lorsque la baisse d’énergie se fait trop ressentir. Ce petit coup de pouce permet de traverser le jeûne plus sereinement et limiter les inconforts découlant de la cétose, une phase normale du processus de nettoyage.

Le séjour de jeûne associe en général chaque jour une activité physique légère comme la randonnée ou la marche douce. Elle vise à contenir la fonte musculaire et favorise le mouvement, propice au travail d’élimination du corps. Elle dynamise aussi les curistes et  leur fait oublier la faim par une activité ressourçante en pleine nature.

Les bienfaits du jeûne sur la santé

Même si quelques nutriments sont admis dans la méthode du jeûne Buchinger, les bénéfices de cette technique sur le bien-être sont préservés, car les apports sont minimes. Les études, notamment celles réalisées par la famille Buchinger, ont démontré que la formule est sûre et efficace. Elle favorise tout autant que les autres types de jeûne la purification de l’organisme, ce qui permet de retrouver de l’énergie et un meilleur état général, qui perdure d’autant plus que le jeûneur cultive ensuite une hygiène de vie saine.

Comme autres retombées positives de la méthode de jeûne de Buchinger, notons l’effet positif sur les maladies métaboliques, avec une normalisation de la tension artérielle et de la glycémie. Le jeûne prévient également l’apparition de facteurs de risques des maladies cardiovasculaires. Il exerce une action anti-inflammatoire, très utile en cas d’arthrite, de polyarthrite ou de maladies digestives. L’immunité en profite aussi amplement, avec un renforcement des défenses naturelles grâce au désencrassement général.

Du point de vue du système nerveux, l’effet du jeûne sur le cerveau a été étudié par les chercheurs, mettant en évidence entre autres une amélioration de l’humeur, une plus grande clarté d’esprit, et de meilleures performances cognitives.

Vous connaissez à présent les fondamentaux de la méthode du jeûne Buchinger. Vous souhaitez en apprendre davantage sur son action sur le corps ? Partez à la découverte de la rubrique dédiée de notre blog.

Un livre de référence sur le jeûne :

L’art de jeûner, de Françoise Wilhelmi de Toledo, Jouvence Editions

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