1. Le jeûne n’est pas naturel
Notre organisme est programmé et conçu pour jeûner. En effet, nos ancêtres chasseurs-cueilleurs pouvaient être privés de nourriture durant des jours. Survivaient ceux qui avaient la capacité de s’adapter à ce manque. Cette faculté est héritée des animaux qui nous ont précédés dans l’évolution. Par la loi de la sélection naturelle, nous avons tous conservé cette capacité à jeûner. Chacun d’entre nous dispose d’un mécanisme physiologique sophistiqué qui lui permet de faire face au manque de nourriture, sans risque, pendant un certain laps de temps.
2. Il faut faire 3 repas par jour
Par le passé, la diététique s’occupait uniquement d’adapter l’alimentation des malades en cas de troubles tel que le diabète, l’insuffisance rénale…. Il existait alors très peu d’informations sur l’alimentation « normale » pour les personnes en bonne santé. Or des études récentes ont remis en cause certaines conclusions extrapolées à partir de la nutrition des malades. En particulier la notion de 3 repas par jour, dont le sacro-saint petit-déjeuner, censé être indispensable pour être en forme. On sait aujourd’hui que ce modèle, le plus classique dans nos sociétés occidentales, n’est étayé par aucune preuve scientifique. Combien de personnes se portent parfaitement bien, voire mieux, sans petit déjeuner ! Évidemment, si en ne mangeant rien vous avez des vertiges, une fringale, de la fatigue ou une baisse de concentration dans la matinée, il faut – c’est du simple bon sens – prendre un petit-déjeuner et en vérifier les effets. Mais dire que trois repas par jour sont absolument nécessaires est une conclusion hâtive.
3. Jeûner est très difficile
Les craintes et appréhensions sont nombreuses, engendrant la peur de ne pas réussir à jeûner. «Je me sens déjà très faible si je saute un repas, alors vous imaginez, pendant plusieurs jours ! » « Je ne résisterai jamais en voyant les autres manger, je n’aurai jamais la volonté d’arrêter toute nourriture.» Ces phrases sont l’expression de notre croyance- la nécessité de 3 repas par jour- et de notre mode de vie, avec une nourriture disponible en permanence, et dans laquelle nous pouvons piocher dès la moindre envie…. Nous ne savons plus gérer la moindre frustration.
4. Le jeûne affaiblit
« Si vous jeûnez, vous ne pourrez plus rien faire… Il faut manger pour prendre des forces… »
Or jeûner, c’est continuer à vivre et à bouger. On peut en profiter pour faire une pause, se ressourcer dans la nature, faire de la marche, en centre spécialisé ou chez soi, ou continuer à travailler, conduire, prendre les transports en commun, aller au cinéma…Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, qui s’alimentaient par intermittence, devaient continuer à produire un effort pour la recherche de nourriture (marcher, chasser, cueillir, grimper aux arbres….) Tout un mécanisme interne se met en route et prend le relai pour produire de l’énergie en cas de pénurie alimentaire. Soyez donc pleinement rassuré, le jeûne ne vous épuisera pas. Il vous permettra au contraire d’être en pleine forme dans votre vie de tous les jours.
5. On ne peut pas éviter la « crise de détoxication » à J2 ou J3
On a coutume de dire qu’il y a une « crise de détox» inévitable au 3° jour de jeûne : maux de tête, nausées… Ce n’est ni une obligation ni une fatalité ; c’est juste la réaction normale d’un organisme qui bascule en cétose. Il est tout à fait possible de ne pas subir cette phase réactionnelle.
6. Le jeûne préserve la masse musculaire
Certaines personnes pensent que jeûner préserve la masse musculaire, ce qui est faux : dès les premiers jours, vous allez perdre un peu de masse maigre, autrement dit des muscles. Cette perte, faible, se stabilise avec l’augmentation de l’utilisation des graisses pour fabriquer de l’énergie. Bouger, même un peu, contribue à limiter cette perte.
ndlr : selon la clinique allemande Buchinger, pilote en matière d’études sur le jeûne, les pertes musculaires au cours d’une semaine de jeûne sont d’environ 3 %, et sont rapidement compensées lors de la reprise alimentaire.
7. Le jeûne guérit tout
Si la croyance que le jeûne est fatigant et réservé à quelques personnes est fausse, l’idée inverse, à savoir que tout peut être soigné par le jeûne et que n’importe qui peut jeûner l’est tout autant.
C’est un outil qui rend beaucoup de services, qui est naturel et inoffensif pratiqué dans de bonnes conditions.Il existe cependant un certain nombre de contre-indications ou de précautions à prendre chez les personnes souffrantes.
Le jeûne est loin de tout traiter, même s’il se révèle efficace dans un grand nombre de maladies dites « de civilisation » Et s’il peut permettre des améliorations, celles-ci sont souvent transitoires et non définitives.